La Servante, Kim Ki-Young (1960)

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Un mari, professeur de musique attaché à une usine textile, et son épouse couturière investissent dans une grande maison. Ils ont deux enfants : une grande fille handicapée et un fils plus jeune.

Le professeur dénonce une jeune ouvrière qui lui a écrit une lettre enflammée. La jeune femme, morte de honte, qui n’a été punie que de trois jours de suspension quitte l’usine, puis se donne la mort. Sa meilleure amie met alors dans les pattes du professeur une jeune femme perverse qui va devenir la servante familiale.

Si on trouve facilement le film en blu-ray ou DVD, il faut savoir que le regarder n’est pas si aisé que ça. Le film avait été partiellement perdu, il a été restauré, mais deux bobines sont de qualité très faible, malgré tous les efforts de restauration. Pendant ces deux bobines, l’image saute, tremble, il y a des problèmes de raccord, il faut donc faire l’effort d’imaginer le film tel qu’il devait être en copie neuve.

Tourné exactement à la même époque que Psychose, sorti en salles la même année, 1960, La servante frappe par son jusqu’au boutisme (incroyable pour l’époque) : scènes érotiques, très soft d’un point de vue graphique mais très intenses, suicides, tentatives de suicide, meurtres, tentatives de meurtres, manipulations, empoisonnements… la maison des Kim n’est pas un panier de crabes, mais un aquarium rempli de piranhas qui se débattent dans deux verres d’eau, pas davantage.

Si l’interprétation, assez théâtrale, est typique des années 50, le film joue de façon plus moderne sur la symbolique d’objets courants qui deviennent des armes potentielles : le grand escalier, le couteau de cuisine, la mort aux rats. C’est bien simple, face à tant de perversité et de violence, on a l’impression de voir naître le cinéma coréen moderne, mais aussi le slasher. On ne peut s’empêcher de penser à deux films postérieurs : The servant de Joseph Losey (1963) et Théorème de Pasolini (1968).

Etonnant jusqu’au pied de nez final. Je conseille.

 

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