Mørke, Jannik Johansen (2005)

Morke

Jacob est écrivain (son livre n’avance pas très vite, ça me rappelle quelque chose). Il vit à Copenhague avec sa compagne Nina. Un jour, sa mère vient lui rendre visite avec sa sœur handicapée : Julie. A la suite d’une tentative de suicide ratée, Julie souffre de dommages cérébraux irréparables. Alors que la petite famille s’apprête à manger des sushis, un homme sonne à l’appartement pour présenter ses hommages. Il s’appelle Anker et s’apprête à épouser Julie.

Durant la nuit de noces, les cris d’Anker réveillent tous les invités. Jacob et d’autres le trouvent dans la salle de bain inondée, trempé de sang, tenant dans ses bras Julie, morte, les poignets sévèrement entaillés.

Alors que Jacob essaye de se remettre du suicide de sa sœur, il trouve dans un livre d’Anker, laissé chez Julie, un faire-part de décès, ancien, aux formulations et présentation identiques à celui qu’Anker avait commandé pour Julie.

Quoi qu’il en coûte (sa vie de couple avec Nina, sa santé mentale), Jacob va chercher la vérité et tenter de fouiller le passé d’Anker.

Mørke (« ténèbres » en danois ; mais aussi le nom de la petite ville où Anker s’est installé après le suicide de Julie) est Hitchcockien en diable (on pourra donc le ranger entre Kaosu d’Hideo Nakata et Stoker de Park Chan-Wook). Loin des habituels effets du cinéma à suspense, Jannik Johansen explore la lente descente aux enfers d’un homme qui ignore s’il devient fou ou s’il a vraiment trouvé quelque chose, une piste criminelle. Comme chez Hitchock, le spectateur à un coup d’avance sur Jacob.

L’eau, la noyade, le passage de la vie vers la mort à travers une surface liquide, sont des thèmes récurrents du film, aussi bien sur le plan esthétique que symbolique.

Assez long (2h04), mais d’une maîtrise totale, Mørke marque aussi par son refus du sensationnalisme et de la surenchère.

 

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