The Strain – saison 1

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Un avion se pose sur JFK et s’arrête en bout de piste, lumières éteintes. Tous ses passagers (sauf quatre, en fort mauvais état de santé) sont morts dans d’étranges conditions, aucun n’a eu le temps d’utiliser son portable pour signaler un quelconque problème. La soute de l’avion contient une immense boîte sculptée qui n’apparaît pas sur le manifeste de vol.  Le Dr Goodweather (Corey Stoll), du CDC, se rend sur les lieux et va être témoin d’un début d’épidémie vampirique qui va plonger New York dans le chaos.

Je n’avais pas un bon souvenir du roman de Guillermo Del Toro (co?)-écrit avec Chuck Hogan (la scène d’ouverture était tellement ridicule et WTF, sans parle du « style » utilitaire porté à sa plus simple expression – beurk), par conséquent je ne m’étais pas penché sur la série qui en avait été tirée jusqu’à que Francis Geffard – immense éditeur chez Albin Michel – ne me la conseille chaudement (ce qui est un poil surprenant quant on connaît son travail d’éditeur).

The Strain se situe dans la droite lignée de Blade 2 du même Guillermo Del Toro : c’est de la série B totalement assumée avec un soin particulier, toutefois, pour les personnages qui sont extrêmement bien écrits. Abraham Setrakian (David Bradley) est un rescapé des camps de la mort qui a sculpté le cercueil du Maître. Ephraim Goodweather est un ponte du CDC, ancien alcoolique, père absent, mari séparé mais toujours amoureux de sa femme… ce qui ne l’empêche pas de sauter sa plus proche collaboratrice, Nora Martinez. Nora, elle, doit s’occuper de sa mère, souffrant de la maladie d’Alzheimer. Eldritch Palmer (gros clin d’œil à Philip K. Dick) est un homme d’affaires mourant en quête d’immortalité. Vasiliy Fet (Kevin Durand, excellent) est un exterminateur de rats qui va passer du rongeur urbain au prédateur immortel.

La série n’est pas dénuée de défauts : le Maître est (sur le plan esthétique) ridicule, voire clownesque. Il est tellement puissant qu’on a du mal à comprendre comment il n’a pas remporté la partie en 24 heures. Parfois, il hésite à arracher la tête de certains de ses antagonistes, préférant parler avec eux (c’est sans doute une variante de ce qu’on appelle communément « jouer avec la nourriture »). Tout ça n’est pas très sérieux, assez comics, et c’est précisément ce que j’aime bien, ça renvoie à une des mes séries chouchou : Supernatural. Donc c’est de la BD filmée (avec des erreurs scénaristiques de la taille de la statue de la liberté) et, en même temps, il y a des scènes de violence psychologique plutôt étouffantes, des scènes vraiment ambiguës, des scènes de pure tension.  Le treizième et dernier épisode de la saison 1 est, sur ce plan, très réussi.

Certains épisodes sont réalisés par Peter Weller ou John Dahl. Le premier est réalisé par Guillermo Del Toro himself.

Tout est foutu : je crois que je vais attaquer la saison 2 dans la foulée de la première.