Lenny, Bob Fosse (1974)

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Il s’appelait Leonard Alfred Schneider. On se souvient de lui sous le nom de Lenny Bruce. A l’écran, il est incarné par un Dustin Hoffman au sommet de son art : comique, tragique, touchant, pathétique, odieux, ordurier, infidèle. Lenny Bruce était un comique de one-man-show, un provocateur, un homme qui a osé tendre un miroir à une Amérique trop hypocrite. Avant de devenir célèbre, il a présenté des numéros de striptease, il a donné des représentations bouche-trou absolument minables, qui ne faisaient rire personne. D’une certaine façon, il est né avec dix ans d’avance. Il a devancé la révolution sexuelle. D’une façon certaine, il est mort au moins six ans trop tôt : il aurait blagué pendant des jours et des jours sur le scandale du Watergate. On l’a arrêté de nombreuses fois, jugé pour « obscénité » et il est mort encore jeune, se trompant de priorité, comme tant d’autres.

Lenny est un film de Bob Fosse (Cabaret, All that’s jazz) tourné en noir et blanc. Le montagne non linéaire, qui saute sans cesse d’une époque à une autre mais pour toujours se rapprocher davantage de la chute de Lenny Bruce, est un modèle du genre. L’interprétation est fabuleuse, on pense à Dustin Hoffman, mais on oublie la « déesse goy » Valerie Perrine, prix d’interprétation féminine à Cannes en 1975.

 Lenny est un grand film. Aussi touchant qu’intelligent. Il semble annoncer deux films de Milos Forman : Man on the moon (1999), Larry Flint (1996).

On peut l’acheter en coffret Blu-ray (chez Wild Side), l’objet contient un ouvrage fort instructif de Samuel Blumenfeld : Seul en scène.

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