Legend, Brian Helgeland

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Legend n’est pas un remake des Frères Kray de Peter Medak (1990), film fort recommandable dont je parlais ici il y a quelques années, mais une adaptation du livre de John Pearson The profession of violence, sur leur règne londonien.
La reconstitution historique du Londres de la fin des années soixante est bluffante, le cast est plutôt convaincant : Emily Browning (Frances, la femme de Reginald), Christopher Eccleston (le flic qui traque les Kray), David Thewlis (dans le rôle de leur comptable), etc…
Le modèle de narration choisi est clairement Les Affranchis de Scorsese, même procédé de voix off qui pose le cadre, même dosage dans la violence, les anecdotes improbables et l’humour gangster. Ce côté film de mafia est renforcé par la présence d’un Chazz Palminteri vieillissant, en homme de main de Meyer Lansky.
L’ensemble pourrait être génial, notamment dans son soucis de réalisme sec (aucune fusillade à la con, aucune poursuite en bagnole débile), mais le bât blesse via Tom Hardy : autant son incarnation de Reginald Kray est impeccable, saisissante, autant celle de Ronald (celui qui était schizophrène, homosexuel et sadique, entre autres choses) laisse à désirer. Ronald donne plus souvent l’impression d’être débile qu’effrayant, et il semblerait qu’en réalité il était plus effrayant que débile.  (Gary Kemp, chez Peter Medak, me semble plus convaincant dans le rôle).

On ne voit pas passer les deux heures dix du film, c’est déjà ça, mais le sentiment de déception est là, bien réel. Là où certains critiques ont vu une performance hallucinante de Tom Hardy, j’ai subi au contraire les limites d’un acteur qui en fait trop pour différencier les deux frères jumeaux qu’il incarne.

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