
Olivia et Hugh Crain (Carla Gugino & Henry Thomas) ont acheté une maison, Hill House, pour la restaurer et la revendre avec une forte plus-value. Ils ont cinq enfants : Steven, Shirley, Theodora, et les jumeaux Nell et Luke. La maison se révèle vite très problématique et les Dudley qui ont servi les Hill et vivent à proximité préviennent les Crain : une fois la nuit tombée, la maison est dangereuse.
La série (qui se déroule principalement à deux époques : le passé & le présent) commence avec la mort de la mère (dans le passé), puis la mort de la plus jeune fille de la famille, Nell (dans le présent), qui se suicide à Hill House. Puis l’intrigue progresse en parallèle : comment est morte la mère, pourquoi s’est suicidée la fille ?
Je suis mitigé, et pour plusieurs raisons. Je n’ai pas retrouvé du tout dans la série ce qui faisait l’intérêt du roman de Shirley Jackson (La Maison hantée, Rivages) qui l’a inspirée. Ici, aucune ambiguïté : la maison EST hantée. On le sait très vite et le réalisateur nous le montre à grands coups d’effets spéciaux grandiloquents. Ça ne pourrait être que secondaire, mais ça devient très vite central, tant Mike Flanagan rend hommage à Stephen King davantage qu’à Shirley Jackson. D’ailleurs, Stephen King apparaît sous les traits déformés de Steven Crain, le plus âgé des fils Crain, qui gagne sa vie en écrivant des livres sur les maisons hantées. Theodora, avec ses gants, son pouvoir de vision, est un pur personnage kingien, la version féminine et lesbienne de Johnny Smith, le personnage principal de Dead Zone. Bon, OK, c’est plus un hommage à King qu’une adaptation de Shirley Jackson. Pourquoi pas…
Mais le bât blesse ailleurs : la série a tendance à perdre en intérêt au fur et à mesure qu’elle avance. Il y a au moins deux épisodes de trop et une idée, certes séduisante, de boucles temporelles/paradoxes temporels qui s’intègre mal à l’ensemble. Après, j’ai été bluffé par une actrice, qui à mon avis, survole complètement le reste du casting : Elizabeth Reaser qui joue le rôle de Shirley adulte. Je l’ai trouvée incroyable de justesse quand le reste du casting est parfois à côté de la plaque (notamment durant les scènes de l’interminable veillée funèbre de Nell).
Donc, mouais, c’est pas mal, c’est long, et ça ne vaut pas l’insurpassable film de Robert Wise : La Maison du diable .