Altered Carbon – d’après Richard K. Morgan

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Futur – des exo-planètes ont été colonisées. Pour les riches, la mort a été vaincue grâce à une puce qu’on vous insère dans la nuque et qui enregistre votre âme (lire à ce sujet « En apprenant à être moi » de Greg Egan). On change de corps comme de chemise, et un corps s’appelle une enveloppe, plus il est désirable, jeune, plein de foutre et d’hormones, plus il a de valeur. Takeshi Kovacs est un diplo (envoy en VO, on notera la traduction française à ranger dans la catégorie « belle infidèle », car la diplomatie et Kovacs ça fait trois, voire trois et demi), une sorte de super-soldat conditionné pour infiltrer et détruire – dans la réalité mais aussi dans les constructs (environnements virtuels). Takeshi Kovacs trouve la mort, est mis sous glace. 250 ans plus tard, un math (abréviation de Mathusalem), un immortel donc, le réveille pour enquêter sur son assassinat ou suicide. Le monde que Kovacs a quitté 250 ans plus tôt a bien changé… mais la façon dont l’argent, le sexe et le pouvoir le font tourner est à peu près resté la même.

Très sincèrement, j’ai failli arrêter après le premier épisode… les effets spéciaux, la laideur globale du monde qui nous était montré, l’absence de personnage vraiment solaire / positif (du moins, au début) et le « détail qui tue » : les vêtements qui sont les mêmes qu’aujourd’hui, environ 350 ans dans le futur. Je parle de « détail qui tue », parce que c’est le truc qui étrangement m’a le plus horripilé. Et puis à chaque épisode, mon intérêt a été relancé, plus fort. Par le jeu jouissif et répugnant de James Purefoy qui n’a jamais été aussi visqueux (et pourtant il a l’habitude des rôles d’enfoirés). Par Joel Kinamman qui est une espèce de bloc de virilité granitique et outrancière, l’équivalent humain du taureau camarguais en rut, la goutte au bout, cojones au vent mauvais. Par Martha Higareda qui joue la fliquettes sévèrement nichonnée (la série veut plaire aux hommes d’une façon qui manque un tantinet de subtilité, mais bon en ces temps de politically correct a tous les étages audiovisuels on va pas se plaindre de voir du téton et un peu de désir féminin « rugueux »). Puis les fils de l’intrigue se sont noués autour de deux personnages féminins qui je ne citerai pour pas ne pas spoiler et là, j’étais scotché, tardivement certes, mais scotché quand même (en même temps dès qu’un réal’ met un katana dans la main d’une femme fatale, j’ai tendance à frôler l’orgasme).

Altered Carbon est plein de défauts : effets spéciaux urbains d’une laideur décomplexée, sexisme à tous les étages (paradoxalement c’est showrunné par une femme – Laeta Kalogridis qui doit avoir un sens de l’humour carnassier, je ne vois que ça) ; ça colle du sang et de la cervelle au plafond, ça sent les égouts et la culotte sale. Mais bon c’est de la SF, de la vraie, avec plein d’idées de pure SF qu’on ne voit presque jamais à la télévision / au cinéma.

Très franchement, vous risquez de détestez, et en même temps vous risquez d’adorer ; au final, ça se tente.

 

PS : Ici vous trouverez ma critique du roman de Richard K. Morgan a l’origine du film.

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