Big Fish, Tim Burton (2003)

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En discutant avec Guillaume Sorel du Macbeth de Justin Kurzel (joli, mais que j’ai trouvé sans ligne de force narratrice, comme une suite hachée de tableaux, dominé par un Fassbender au sommet de son art), nous en sommes venus à parler de Marion Cotillard et de Big Fish de Tim Burton.

J’en gardais un assez bon souvenir, mais comme souvent dans ces cas-là, totalement parcellaire ; je me souvenais de la relation père-fils (Albert Finney / Billy Crudup), de la scène de funérailles, mais j’avais oublié les différents seconds rôles, la plupart des péripéties.

En le revoyant, deux choses m’ont sauté aux yeux : le nombre de similitudes surprenantes avec le Forrest Gump de Robert Zemeckis (les deux films ne racontent pas du tout la même chose, mais il y a une sorte de communauté d’âme dans ces trajectoires individuelles, Edward Bloom reste au niveau « géographique » / intime de l’Amérique, alors que Forrest traverse l’Histoire des USA), le merveilleux des freaks : sorcière borgne, géant frappé d’acromégalie, sœurs siamoises, directeur de cirque aux pulsions canines, etc.

Big Fish est un très beau film, plein d’images, d’émotions, de personnages merveilleux. Le revoir n’a fait qu’amplifier mon impression que le Hollywood du XXIe siècle broie tout, salit tout, les gens comme les beaux projets. Tim Burton était un réalisateur formidable, son naufrage artistique sans doute irrémédiable n’en semble que plus cruel.