Leatherface, A. Bustillo & J. Maury (2017)

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Plusieurs fous s’évadent d’un hôpital psychiatrique, non sans avoir pris en otage une infirmière humaniste. Ils sont bientôt traqués par un policier que la douleur et le besoin pathologique de vengeance ont rendu absolument incontrôlable. Parmi l’un des évadés se trouve celui qui sera appelé à devenir Leatherface.

Rarement dans l’histoire du cinéma une figure aura été aussi traumatisante que celle de Leatherface, le tueur cannibale armé d’une tronçonneuse qui apparut pour la première fois en 1974 dans le classique de Tobe Hooper Massacre à la tronçonneuse. Dans un de ces moments d’irrespect total qui n’a de cesse de me fasciner, Hollywood a décidé d’en faire une préquelle, sobrement intitulé Leatherface… et le moins qu’on puisse dire c’est que ce n’est pas fameux. Bien au contraire, c’est absolument calamiteux. Un carnage.

On pourra toujours arguer que le titre est bien, ça c’est sûr, que l’infirmière joue plutôt bien, oui pourquoi pas (en tout cas, elle est plutôt jolie à regarder au début du film)… mais alors le scénario (quel scénario ?) qui mise tout sur une sorte de cluedo idiot  » Mais qui va devenir Leatherface ? » Serait-ce le doux Sam Strike ? L’enrobé Sam Coleman ? L’enragé Stephen Dorff ? Sans doute un peu hors d’âge, comme certains calvas… Qui ? MAIS ON S’EN FOUT, en fait !!! C’est chiant, c’est gore pour rien, c’est nul et irrespectueux. Ça met en rogne pour pas cher. En fait c’est aussi nul que les scènes du remake d’Halloween où Rob Zombie essaye de filmer l’adolescence de Michael Myers.

Affligeant.

Mais comme « à quelque chose malheur est bon », Leartherface m’a fait penser à un film aussi étrange que marquant : The Butcher Boy de Neil Jordan. On fuira le premier pour essayer de voir le second dans de bonnes conditions.

 

La forme de l’eau, Guillermo del Toro (2017)

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Pour ceux qui auraient passé les trois dernières années au fin fond du Salawin National Park, sans téléphone portable, tablette ou ordinateur, je me permets de vous faire un résumé succinct de l’histoire…

Richard Strickland (incarné à la pelle hydraulique par Michael Shannon en pleine auto-parodie), un type très méchant, a ramené d’Amérique du sud un homme-poisson considéré là-bas comme un dieu. Il se fait un plaisir d’électrocuter la bestiole impie chaque fois qu’il le peut. Elisa Esposito, une jeune femme muette au physique quelconque, travaille comme femme de ménage dans le complexe militaro-scientifique dans lequel l’homme-poisson est retenu en captivité. Evidemment elle va en tomber amoureuse. Et va donc lui amener des œufs durs, de la musique, etc. Dans le même temps, une équipe d’espions russes espère bien mettre aussi la main sur la créature extraordinaire.

La forme de l’eau est un film de genre bardé de prix prestigieux, servi par un casting globalement très convaincant, surtout au niveau des seconds rôles (Octavia Spencer et Richard Jenkins sont bluffants). Malgré toutes ces promesses, j’ai réussi à m’ennuyer tout du long, un ennui un peu lancinant qui m’a empêché de ronfler devant l’écran, mais un ennui quand même. C’est un peu comme si L’étrange créature du lac noir (que j’ai beaucoup aimé enfant et que j’ai un peu peur de revoir) avait, sur un malentendu, eu un rapport sexuel peu convaincant avec une Amélie Poulain déboussolée de se retrouver dans la zone industrielle de Baltimore un jour de pluie.

Donc c’est une espèce de conte de fée avec scènes de masturbation, scènes de sexe, doigts arrachés mal rafistolés, meilleur ami homosexuel et j’en passe. C’est traversé par une espèce de discours sur le racisme et la tolérance, un truc fin, genre bouse de vase qui vous tombe direct dans le mug de cappuccino. Et puis il y a Michael Shannon qui se prend pour un méchant outrancier comme arrive si bien à les produire Stephen King et si mal à les incarner Hollywood.

Ça aurait pu être formidable, mais c’est trop long, trop balourd ; tout est « trop ».