Mois : octobre 2017
Tour des récentes parutions Glénat Comics…
Paris Comic Con
Ce week-end j’assistais, en compagnie d’Aurélien Police, à ma première Paris Comic Con. Nous étions invités par les éditions Glénat pour le lancement de Juste un peu de cendres.
Plusieurs choses m’ont frappé : le prix d’entrée (23 euros), la jeunesse de l’audience, le fait qu’il faille payer pour être pris en photo avec un acteur (dans les 40 euros me suis-je laissé dire), la foule, la queue aux toilettes, la qualité de la nourriture pour les invités (franchement exceptionnelle ; d’habitude dans ce genre de trucs c’est à peine mangeable).
Comme me l’a si bien fait remarquer un membre du stand Délirium (où je me suis offert Ratgod de l’immense Richard Corben) : « beaucoup de plastique, pas beaucoup de livres ». Delcourt était absent. Urban était absent (ou je ne les ai pas trouvés). Akiléos était « perdu » à un endroit où je ne suis jamais passé (ce qui était sans doute préférable pour mes finances).
Très sincèrement, avant d’y aller je craignais un désastre en termes de signatures (comme l’a si bien senti notre éditeur Olivier Jalabert qui m’a chambré à ce sujet) : un comics franco-français sans super-héros, sans fille « badass » à forte poitrine, avec une composante « sociale » plutôt marquée. Mais non, ça s’est bien passé : Aurélien a dessiné des « tentacules » pendant des heures… On a même eu des lectrices, pour beaucoup venue du public Scrinéo d’Aurélien.
Tout le monde chez Glénat : Fanny (1), Fanny (2), Julia, Dorothée, Eloise, Olivier… a été adorable. Une bonne partie de l’équipe portait des t-shirt « Visible women » (cf. cet article). Cet aspect m’a intéressé, car la Paris Comic Con c’est quand même beaucoup de jeunes nanas en cosplay souvent « suggestifs ». J’en ai vu une ou deux qui n’avait pas intérêt à ce que son épilation soit foirée.
Dimanche après-midi nous avons signé à côté de Don Rosa, qui est resté une demi-heure montre en main (ses Picsou sont toute une partie de mon enfance, le coffret La jeunesse de Picsou chez Glénat est un authentique chef d’oeuvre, le cadeau parfait pour les fêtes de fin d’année). Je pourrais sans doute hurler « putain ! les mecs, vous vous rendez compte, j’ai signé à côté de Don Rosa », mais en fait j’ai pas trop envie… Car à un moment l’accompagnateur de Rosa a kické hors du stand un gamin de dix ans environ au prétexte qu’il n’avait pas de ticket. Et ça m’a rappelé d’un seul coup tout ce que j’ai glissé (avec mes gros sabots) dans Juste un peu de cendres, cette scène (sur fond de monde qui brûle) où Ashley exhorte Sunny à tendre la main, à aller vers les autres, les enfants notamment. Que l’accompagnateur de Don Rosa fasse son boulot de « gardien du temple »/ »marchand du temple » pourquoi pas, disons que ça me débecte mais que je peux le comprendre (d’une certaine façon, c’est aussi le jeu que j’ai joué tout le week end), mais que l’artiste ne réagisse pas, ne dise pas à ce gamin « come on » et ne prenne pas douze secondes de sa vie pour signer un Picsou, mon Dieu, mais quelle violence…
Hé, Don, tu te rends compte qu’il y a le papa ou la maman de ce gamin qui a payé 23 euros pour qu’il passe une super après-midi, que ces mêmes parents ont sans doute acheté des conneries ça et là, parce que tout est fait pour que tu achètes, achètes, achètes… Et toi, tu le dégages.
Putain, si un jour je deviens comme ça, abattez-moi…
Ici, on lit des mangas…
Deux blogs marchent dans la cendre
L’avis de MDCU comics…
Juste un peu de cendres, sur la shortlist…
Actualitte.com : Juste un peu de cendres
12 hommes en colère – Sidney Lumet (1957)
Un jeune homme, au passé violent, va être jugé pour le meurtre de son père. Il risque la peine de mort. Sa vie repose dans les mains d’un jury de douze new-yorkais. Au moment de délibérer, onze jurés votent coupable et un juré (Henry Fonda) vote non coupable. Il a un doute raisonnable et va s’évertuer, en reprenant le procès point par point, à faire douter chacun des onze autres.
12 hommes en colère est un film à thèse, très clairement contre la peine de mort. Au départ, c’était un téléfilm, puis il a été adapté en pièce de théâtre, puis en film par Sidney Lumet et ensuite remaké plusieurs fois, notamment par William Friedkin et Nikita Milkhalkov.
Le film de Lumet (en noir et blanc, au format 1,66 : 1) est un modèle d’économie. Douze hommes dans une pièce où ils crèvent de chaud, le ventilateur ne fonctionne pas. L’orage menace. Certains ont hâte d’en finir, d’autres veulent donner à la justice le temps nécessaire. Certains sont extrêmement rationnels, d’autres projettent leurs problèmes personnels dans les délibérations.
Classique indémodable, 12 hommes en colère en dit long sur l’indépendance de la justice et la démocratie (le juré numéro 8, Henry Fonda, est architecte – tout un symbole).
Incontournable.
The Strain – saison 1
Un avion se pose sur JFK et s’arrête en bout de piste, lumières éteintes. Tous ses passagers (sauf quatre, en fort mauvais état de santé) sont morts dans d’étranges conditions, aucun n’a eu le temps d’utiliser son portable pour signaler un quelconque problème. La soute de l’avion contient une immense boîte sculptée qui n’apparaît pas sur le manifeste de vol. Le Dr Goodweather (Corey Stoll), du CDC, se rend sur les lieux et va être témoin d’un début d’épidémie vampirique qui va plonger New York dans le chaos.
Je n’avais pas un bon souvenir du roman de Guillermo Del Toro (co?)-écrit avec Chuck Hogan (la scène d’ouverture était tellement ridicule et WTF, sans parle du « style » utilitaire porté à sa plus simple expression – beurk), par conséquent je ne m’étais pas penché sur la série qui en avait été tirée jusqu’à que Francis Geffard – immense éditeur chez Albin Michel – ne me la conseille chaudement (ce qui est un poil surprenant quant on connaît son travail d’éditeur).
The Strain se situe dans la droite lignée de Blade 2 du même Guillermo Del Toro : c’est de la série B totalement assumée avec un soin particulier, toutefois, pour les personnages qui sont extrêmement bien écrits. Abraham Setrakian (David Bradley) est un rescapé des camps de la mort qui a sculpté le cercueil du Maître. Ephraim Goodweather est un ponte du CDC, ancien alcoolique, père absent, mari séparé mais toujours amoureux de sa femme… ce qui ne l’empêche pas de sauter sa plus proche collaboratrice, Nora Martinez. Nora, elle, doit s’occuper de sa mère, souffrant de la maladie d’Alzheimer. Eldritch Palmer (gros clin d’œil à Philip K. Dick) est un homme d’affaires mourant en quête d’immortalité. Vasiliy Fet (Kevin Durand, excellent) est un exterminateur de rats qui va passer du rongeur urbain au prédateur immortel.
La série n’est pas dénuée de défauts : le Maître est (sur le plan esthétique) ridicule, voire clownesque. Il est tellement puissant qu’on a du mal à comprendre comment il n’a pas remporté la partie en 24 heures. Parfois, il hésite à arracher la tête de certains de ses antagonistes, préférant parler avec eux (c’est sans doute une variante de ce qu’on appelle communément « jouer avec la nourriture »). Tout ça n’est pas très sérieux, assez comics, et c’est précisément ce que j’aime bien, ça renvoie à une des mes séries chouchou : Supernatural. Donc c’est de la BD filmée (avec des erreurs scénaristiques de la taille de la statue de la liberté) et, en même temps, il y a des scènes de violence psychologique plutôt étouffantes, des scènes vraiment ambiguës, des scènes de pure tension. Le treizième et dernier épisode de la saison 1 est, sur ce plan, très réussi.
Certains épisodes sont réalisés par Peter Weller ou John Dahl. Le premier est réalisé par Guillermo Del Toro himself.
Tout est foutu : je crois que je vais attaquer la saison 2 dans la foulée de la première.