Sueurs froides, Alfred Hitchcock (1958)

(C’était quand même une autre époque pour les affiches de cinéma.)


Alors qu’il poursuit un malfaiteur sur un toit, John « Scottie » Ferguson glisse et se raccroche à une gouttière. Un policier en uniforme tente de l’aider et tombe du toit, se tuant par la même occasion. Souffrant d’acrophobie, Scottie est déclaré inapte a poursuivre le métier de policier et prend donc une retraite forcée. Alors qu’il vit de ses rentes, il est contacté par un de ses anciens camarades d’université, Gavin Elster qui lui demande de suivre sa femme Madeleine. Celle-ci se croit possédée par l’âme d’une ancienne aïeule, Carlotta Valdes. Scottie est sceptique pour le moins, mais dès qu’il voit Madeleine, il accepte de faire le détective privé pour son vieil ami.

Ce film je ne l’avais sans doute pas vu depuis vingt ans, voire davantage. Je m’en souvenais vaguement, contrairement à d’autres films d’Hitchcock : Psychose ou Les Oiseaux. Mon commentaire va être sans doute iconoclaste, mais j’ai trouvé Sueurs froides (souvent considéré comme l’un des plus grands films de l’histoire du cinéma) long, très long. 2h08 pour raconter cette histoire, relativement simple, c’est une demi-heure de trop. Il y a des ellipses incroyables et paradoxalement des scènes très longues, un peu inutiles qui donnent au film un rythme lancinant. La scène de cauchemar est devenue, le temps passant, passablement ridicule, même si elle était d’une audace folle en 1958. La musique dramatique de Bernard Hermann est particulièrement envahissante à certains moments. Les vingt dernières minutes mettent très mal à l’aise ; la façon dont Scottie jusque là plutôt sympathique se conduit avec Judy est odieuse, il devient même menaçant. J’ai eu un peu de mal à croire à sa métamorphose.

Sueurs froides en dehors d’être un polar séminal est une fausse histoire d’amour, plutôt une vraie histoire d’obsession, de fixation érotique malsaine. Hitchock met en concurrence l’amie fidèle, Mige (Barbara Bel Geddes), marrante, dévouée, et la femme fatale (Kim Novak), mystérieuse, froide, torturée. Ce qui donne en creux, une réflexion assez intéressante sur le refus du bonheur. On s’amuse à retrouver aussi dans ce film tout un pan du cinéma de Brian De Palma, Obsession bien sûr, mais surtout Body Double qui est une sorte remake mash-up de Fenêtre sur cours et Sueurs froides.

Voilà, c’est un grand film, je ne vais pas évidemment lui enlever ce statut, mais je l’ai trouvé trop long.


Le générique de début, réalisé par l’immense Saul Bass

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