Les Sorcières d’Akelarre, Pablo Agüero (2020)


Pays Basque, 1609.

Les hommes sont partis pêcher à Terre-Neuve et les filles, les épouses et les grands-mères travaillent le chanvre à un jet de pierre des falaises.

Un juge arrive et fait placer en détention six jeunes femmes suspectées d’être des sorcières.

Sachant ses amies condamnées comme elle, Ana confesse son commerce avec le Malin et assure qu’elle a ensorcelée ses cinq amies. Pour gagner du temps, elle va expliquer au juge point par point comment elle a agi.

Avec ce film, Pablo Agüero revisite à sa façon l’histoire des sorcières de Salem et montre comment des gamines qui aiment parler d’hommes (d’attributs masculins, aussi), danser sous la pleine lune et boire du cidre la nuit en forêt peuvent être condamnées à mort par des fanatiques religieux. Rien de nouveau, on a vu, lu ça, cent fois maintenant… Sauf que le réalisateur décide de faire bifurquer son film dans une direction, sinon inattendue, disons assez originale. La première partie du film où les gamines sont tondues, battues, torturées est assez éprouvante (c’est bien simple, j’ai failli arrêter – la combinaison d’une sensation pénible de déjà vu/déjà lu et d’assister à une étouffante voie sans issue), mais il faut en passer par là pour arriver à une seconde partie plus surprenante. Qu’on les déteste, ces hommes étroits d’esprit effrayés par des gamines qui veulent juste un peu s’amuser avec les interdits de leur époque.

Rien de révolutionnaire, pas le film de l’année, mais certaines scènes (notamment une de séduction frontale) sont vraiment fortes. Amaia Aberasturi crève l’écran.