Arbitrage, Nicholas Jarecki (2012)


En apparence Robert Miller (Richard Gere) a tout : une femme aimante (Susan Sarandon), une fille surdouée (Brit Marling), une carrière éblouissante dans la finance, une entreprise qui a le vent en poupe. Derrière les apparences, il y a une jeune maîtresse française, une affaire russe de cuivre mal engagée, un audit compromettant, un investisseur furieux qui veut récupérer ses 412 millions de dollars plus les intérêts, des comptes truqués et une banque pesant des milliards prête à acheter l’affaire de Robert. L’homme d’affaires a un plan pour s’en sortir, où chaque heure compte, où la moindre erreur pourrait lui être fatale, jusqu’à ce qu’un accident de la route foute tout en l’air. A moins que…

Voilà un film complexe et réussi, qui en dit beaucoup sur la nature humaine, le rapport à l’argent, le rapport au succès, ce qu’on veut pour ses enfants, et surtout ce qu’on ne veut pas pour eux. La descente aux enfers de Robert Miller a cela d’exceptionnel que plus les difficultés s’accumulent, plus l’étau se resserre, plus l’homme d’affaires se bat bec et ongles pour s’en sortir par le haut, avoir une chance de rebondir. La thématique pourrait s’arrêter là, mais Robert Miller est un être complexe qui refuse que d’autres payent les frais de ses erreurs et en même temps refuse lui aussi d’assumer, sur le plan légal, les conséquences d’une très mauvaise décision. Dans la famille des requins, Robert est celui qui vous dévorera vivant qui s’il n’a aucune autre solution à la place. Il ne dévore pas pour dévorer, contrairement à d’autres, il dévore pour continuer à nager dans les eaux rouges de l’argent et des fusions-acquisitions.

Vraiment un très bon film, découvert par hasard. Richard Gere est exceptionnel de la première à la dernière minute. Je conseille.