
Charlie (David Gulpilil) est un vieil Aborigène (de la région de Darwin) qui ne comprend pas ce que les Blancs font sur ses terres. Il touche l’aide sociale, il essaye de chasser un peu, il fume de la ganja et a des rapports conflictuels avec la police locale. Après un épisode de chasse au buffle rocambolesque, Charlie voit son fusil lui être confisqué par les flics. Alors, pas content du tout, il décide de retourner vivre comme un « Noir », dans le Bush.
Charlie’s country de Rolf de Heer est un film drôle et triste à la fois. Une comédie dramatique, sans doute. C’est un très beau film qui montre le statut particulièrement délicat des Aborigènes en Australie. Rolf de Heer montre leur beauté, mais aussi leur faiblesse (penchant pour l’alcool, incapacité à travailler dans un cadre « occidental », etc). On est bluffé par la prestation de David Gulpilil (mort récemment). Décidément cet acteur a joué dans de nombreux films que j’adore : Walkabout de Nicolas Roeg, La Dernière vague de Peter Weir, The Proposition de John Hillcoat, 10 canoes, 150 lances et 3 épouses.
On ne peut pas s’empêcher de dresser un parallèle entre ces « Noirs » australiens et les Indiens d’Amérique. Dans les deux cas, tout ce qui est en lien avec l’alcool – interdiction, restrictions – semble relever de la copie carbone.
Charlie’s country est certes un film triste, mais il vaut vraiment le coup (et il y a des moments vraiment très drôles).
PS : Comme d’habitude, c’est vraiment une tannée pour trouver les films de ce réalisateur en DVD ou en Blu Ray (Rolf de Heer a signé une adaptation du Vieux qui lisait des romans d’amour avec Richard Dreyfuss introuvable).