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D’abord, il y a le cadre. Un temple flottant au milieu d’un lac serti dans une chaîne de montagnes reculées. Un endroit résolument isolé, un peu hors du temps, mais pas totalement, comme le découvrira assez vite le spectateur.
Au printemps, l’enfant s’amuse en torturant trois animaux : un poisson, une grenouille et un serpent. Le moine qui veille sur lui lui donne une bonne leçon.
Dans la section été, l’enfant est devenu un robuste adolescent qui va tuer l’enfant en lui en découvrant les joies du sexe avec une jeune femme malade confiée au moine par sa mère. Elle va guérir, lui non…
Et j’arrête là le résumé du film, déjà conscient que je suis allé trop loin.
Kim Ki-Duk (mort l’an dernier, fauché par la covid) est un réalisateur coréen, au cinéma malsain et ambigu, dont j’aime globalement beaucoup les films (que certains considéreront souvent comme misogynes, ce qui me semble parfois, mais pas toujours, pas totalement dénué de fondement). C’est un réalisateur un peu art&essais, un peu obscur, et j’ai d’ailleurs un mal de chien à mettre la main sur les DVDs et blu-ray qui existent, devant souvent me rabattre sur des éditions étrangères heureusement assorties de sous-titres en anglais. Mais bon, je suis loin d’avoir tous ses films, et certains sont tout bonnement introuvables.
Printemps, été, automne, hiver… et printemps est me semble-t-il son film le plus connu en France, il est facile à trouver en DVD français (je l’ai évidemment regardé en VO sous-titrée). Je ne sais pas si c’est son meilleur film, mais en tout cas c’est assurément un très bon film, avec des tas de choses étranges, comme deux scènes de possible télékinésie qui ramènent, de façon totalement incongrue, au Temps des gitans d’Emir Kusturica. C’est un film dur et cruel, évidemment puisque c’est un film de Kim Ki-Duk, mais c’est aussi un film splendide sur le plan visuel, plein de symboles, dont certains resteront obscurs, en tout cas pour moi. Peut-être qu’un coréen comprendra mieux la présence de certains animaux durant certaine scènes.
Je me suis régalé – c’est tellement fort, sur le plan émotionnel, sur le plan visuel – et la partie hiver, l’avant-dernière, est sans doute celle qui m’a le plus impressionné.
Je conseille ; c’est vraiment excellent.