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(Disclaimer : je travaille chez Albin Michel. The Oustider est un fort recommandable roman de Stephen King publié pour la première fois en français chez Albin Michel en janvier 2019.)
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Frankie Peterson, un jeune garçon, est assassiné de la façon la plus atroce qui soit dans le parc d’une petite ville sans histoires. Quelques jours plus tard, le coach de baseball Terry Maitland (Jason Bateman) est arrêté devant tout le monde pendant un match. Des gens l’ont vu à proximité de la scène de crime, il est entré dans un bar à striptease couvert de sang et a griffé un des videurs. Son ADN et ses empreintes ont été trouvés sur le corps de la victime. Problème pour l’accusation : Terry Maitland était aussi à 100 kilomètres de là le jour du meurtre : il assistait à une conférence sur la censure en littérature où il a été filmé. Et une centaine de personnes, environ, peut témoigner de sa présence. Sans oublier ses empreintes trouvées sur un livre rare.
Si Terry Maitland n’a pas tué le petit Frankie Peterson, alors qui (ou quoi) a commis ce crime atroce ? Et pourquoi mettre en place une telle mise en scène qui demande des moyens considérables, impensables ?
Rarement une série télé ne se sera autant focalisée sur la façon dont le commun des mortels réagit face à l’inexplicable / le surnaturel. Depuis la nuit des temps, il y a ceux qui croient au ciel et ceux qui n’y croient pas. Il y a les cyniques, les crédules, les esprits ouverts, les esprits libres, ceux dont la foi est inébranlable et ceux qui doutent et qui douteront jusqu’à leur dernier souffle. Tout un éventail de comportements. Le policier chargé de l’enquête, Ralph Anderson (Ben Mendelsohn), est un incrédule, un rationnel a priori inébranlable. Holly Gibney (Cynthia Erivo) est un esprit à part, ouvert, hyper-réceptif. Ensemble, épaulés par d’autres policiers et l’avocat de la famille Maitland, pourront-ils percer le mystère qui entoure le meurtre de Frankie Peterson ?
The Outsider, adapté à l’écran par Richard Price (Clockers, entre autres) est une sacrée bonne série. On reconnaît à la fois la profondeur psychologique des personnages de Stephen King et les obsessions de Price, notamment sa méticulosité. Price a toujours été un scénariste réfractaire au spectaculaire, en quête de véracité ; d’une certaine façon, il se contraint et se réinvente dans cette série « fantastique » qui ne manque pas de morceaux de bravoure. Si le premier épisode souffre de quelques coquetteries scénaristiques un peu vaines, la suite avance comme un bulldozer, notamment grâce à Cynthia Erivo qui, totalement bluffante dans le rôle d’Holly Gibney, devient sans mal le corps et l’âme de cette enquête surnaturelle. Le septième épisode In the pines, in the pines, scénarisé par Dennis Lehane est notamment très réussi.
On peut évidemment trouver quelques défauts à l’ensemble. Paddy Considine fait des efforts méritoires pour passer pour un ancien taulard américain, mais reste un peu trop anglais et félin pour le rôle. La série aurait pu sans doute être réduite à huit épisodes un peu plus longs. Mais bon, ce ne sont au final que des broutilles.
Jusqu’à sa conclusion, The Outsider n’a de cesse de monter en puissance.
Bonjour. je suis bien d’accord avec ce que vous écrivez. J’ai beaucoup apprécié la dimension psychologique accentuée dans la série, ce que j’essaie de démontrer sur mon blog.
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