Black Mirror – saison 4

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1 – USS Callister

Robert Daly (Jesse Plemons) est le cofondateur de Callister, une boîte spécialisée en réalité virtuelle qui vend le jeu/environnement Infinity. Peu avant Noël, une jeune femme récemment embauchée fait la connaissance de Robert et lui fait part de son admiration personnelle. Peu de temps après, le double virtuel de cette jeune personne (vous suivez ?) se retrouve prisonnier de la version privée de Daly, une sorte d’hommage à Star Trek où Daly est l’équivalent du capitaine Kirk.

Même s’il est agréable à regarder, cet épisode a deux gros défauts : 1/ Jouer sur l’univers des fans de Star Trek après Galaxy Quest de Dean Parisot fait un peu réchauffé (surtout que le film de Dean Parisot semble encore aujourd’hui insurclassable)  2/ l’épisode est basé sur une extrapolation scientifique difficile à avaler (je ne vois pas très bien comment avec un échantillon d’ADN on crée un double virtuel parfait).

2 – Arkangel

Distraite un simple moment, Marie (Rosemarie DeWitt) manque de perdre sa fille Sara au parc. La gamine a suivi un chat et a manqué de se faire écraser par un train. Inquiète pour sa fille, Marie accepte donc de faire l’essai gratuit d’une nouvelle technologie : Arkangel. On insère un implant dans le cerveau de Sara, ce qui permet à Marie de la suivre partout, de voir ce que sa fille voit et de brouiller ce qui pourrait lui faire peur. Ce que Marie refuse de comprendre, c’est que l’implant a un effet (négatif) sur le développement émotionnel de Sara.

Réalisé par Jodie Foster, Arkangel est un épisode très fin sur le plan psychologique. Il commence comme une nouvelle de Greg Egan et finit en chronique des années adolescentes difficiles, non sans perdre de vue l’impact de la technologie dans nos vies.

C’est de la fiction spéculative de haut-vol. Très bon et sur le plan psychologique et sur le plan SF. C’est aussi un épisode à la réalisation extrêmement soignée / réussie avec des ellipses d’une très grande force. Les acteurs sont épatants, Rosemarie DeWitt bien sûr, mais aussi Nicholas Campbell qui joue le rôle du grand-père de Sara.

Cet épisode rappelle – aussi – à tous les parents que la peur fait partie des émotions qui participent au développement des enfants et qu’ils ont donc besoin d’avoir peur pour mieux appréhender leur environnement mais aussi les aléas de la vie. A trop les protéger/ soutenir / accompagner on ne les aide pas.

3 – Crocodile

Un couple de jeunes gens, bourrés / défoncés, renversent un cycliste et le tuent. Ils lestent le corps dans un sac de couchage et le jettent dans un lac, avec son vélo. Quinze ans plus tard, le conducteur a cessé de boire, il a des remords, il veut écrire une lettre anonyme. Sa complice est devenue une architecte à succès ; elle fera tout pour garder sa vie et sa position sociale. Le problème c’est que dans cette société on peut avoir accès à votre mémoire pour les besoins d’une enquête. Et qu’il va y avoir une enquête ; toutefois, pas celle que l’on croit.

Les décors (l’Islande) et la réalisation sont sublimes. Andrea Riseborough et Kirian Sonia Sawar sont très convaincantes (leur face à face m’a rappelé le face à face de L’Homme démoli d’Alfred Bester). Mais le scénario est très difficile à croire, notamment à cause des histoires de caméras de sécurité, de téléphone portable (géolocalisation, etc), de GPS du camion de pizza automatisé. C’est un épisode sur la société de surveillance future qui semble oublier qu’elle existe déjà. Ou alors l’épisode est volontairement ironique (en sus de sa conclusion fort ironique) et là c’est sans doute trop subtil pour moi.

Comme mon père dit toujours : «  Méfiez du meurtre, il conduit au mensonge et à la dissimulation. »

4 – Hang the DJ

Par l’entremise d’un programme de rencontres Frank et Amy ont rendez-vous dans un très chouette restaurant (où il n’ont toutefois pas la liberté de commander ce qu’ils vont manger et semblent surveillés en permanence). Ils n’ont que douze heures à passer ensemble dans un cottage top moumoute. Ils ont le coup de foudre mais ne font pas l’amour. Ils se séparent sur quelque chose d’irrésolu. Le programme met en suite Frank en couple pour un an avec une jeune femme avec qui il n’a rien en commun. Amy, elle, est mise en couple avec un homme séduisant, certes beau, mais du genre tête-à-claques qui va très vite l’ennuyer. Puis le programme remet Frank et Amy ensemble. Amy fait alors promettre à Frank qu’il ne va pas regarder le compte à rebours que chacun peut révéler (la coutume est plutôt de le révéler ensemble au tout début de la rencontre). Combien de temps vont ils rester ensemble cette fois-ci ?

Un épisode très réussi qui m’a fait penser à San Junipero (dans la saison 3). Amy (Georgina Campbell) est craquante à souhait. Son langage volontiers ordurier est bien vu. On sent une véritable alchimie entre les acteurs qui forment le couple ; ce qui est loin d’être souvent le cas au cinéma. Les nombreuses scènes de sexe sont bien vues et/ou hilarantes.

Excellent.

5 – Metalhead

Dans un monde désolé, trois personnes s’introduisent dans un entrepôt pour récupérer une boîte bien particulière. Un robot-sentinelle les attaque, tue les deux hommes et se met à traquer la femme.

Metalhead est sans aucun doute l’épisode le plus aride de cette quatrième saison. Une femme traquée par un robot-tueur autonome. Le tout filmé en Noir & Blanc dans les landes du Devon.

Si le réalisateur fait passer à merveille le sentiment de tension, le monde décrit n’est pas très réaliste, tout comme la motivation des protagonistes. La chute ironique de l’épisode se révèle comme son plus grand défaut logique. On sent qu’elle est surtout métaphorique : la mort de toute innocence.

Un exercice de style plutôt réussi mais un peu vain.

6 – Black Museum

Une jeune femme roule dans le désert et s’arrête près du Black Museum de Rolo Haynes pour recharger la batterie électrique de sa voiture vintage. Elle a trois heures à tuer, pourquoi ne les utiliserait-elle pas pour visiter le Black Museum de Rolo Haynes. Un musée dévolu au crime dans lequel se trouve des tas d’objets bizarres et une attraction d’un goût très douteux.

La quatrième saison de Black Mirror se termine avec un épisode assez fourre-tout où Charlie Brooker se prend (malheureusement) pour Steven Moffat. S’il y a de bonnes idées, tout le passage avec le personnage de Carrie notamment, l’épisode part dans tous les sens et sa tonalité Tongue In Cheek / outrée le rend particulièrement lourd, voire indigeste.

Une conclusion décevante ; on a connu Charlie Brooker plus fin.

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