Outland, Peter Hyams (1981)

Le 31 octobre 2020, l’acteur écossais Sean Connery nous quittait. Il a occupé une place importante dans mon enfance, avec les premiers James Bond, puis à l’adolescence avec des films comme Highlander (« Tu ne m’avais pas préparé à ça, vieux coq espagnol »), Le Nom de la rose, Indiana Jones et la dernière croisade, Les Incorruptibles, Pas de printemps pour Marnie. Adulte, je l’ai découvert émerveillé dans ce qui est peut-être son plus beau film : L’Homme qui voulut être roi de John Huston. Et plus tard dans ce qui est à mon sens son meilleur rôle dramatique, celui du detective sergeant Johnson dans The Offence de Sidney Lumet.

Outland, je l’avais vu très tôt (sans doute un soir à la télévision), et j’avais été marqué par les scènes où les corps soumis à une décompression violente explosent dans leur scaphandre. Maintenant on sait que ça ne marche pas comme ça : dans le vide spatial la mort vous frappe en 15 secondes, mais pas de cette manière.

Outland raconte l’histoire du marshall (traduit prévôt en VF) O’Neill qui accepte un poste de direction de la sécurité sur la station minière de Io. There is a new sheriff in town. L’administrateur Mark B. Sheppard (Peter Boyle, excellent) lui demande de ne pas faire de vagues. Il y a de la violence à Io, des bagarres. Il y a des putes, aussi, pour que les ouvriers ne deviennent pas dingues, et de l’alcool bien évidemment. Et de la drogue, forcément. Sans doute vexé d’être considéré comme un policier médiocre qui ne mérité pas davantage que ce poste pourri, O’Neill refuse de se la couler douce et commence une enquête sur une série de morts suspectes. Ce ne sont pas des meurtres, plutôt des suicides incompréhensibles.

Outland a mal vieilli, même si on peut lui reconnaître un travail considérable sur les décors d’intérieur ; les effets spéciaux (souvent ratés) ne rivalisent pas avec ceux de La Guerre des étoiles ou d’Alien pourtant sortis quelques années plus tôt. C’est un western dans une station minière en banlieue de Jupiter, et c’est sans doute sa principale faiblesse : être un remake (non crédité) du Train sifflera trois fois de Fred Zinnemann (1952). Il lui emprunte d’ailleurs sa plus célèbre réplique (vers la fin, je ne la spolierai donc pas). D’un point de science-fictif, le film ne contient aucune idée, ne propose aucun concept. La réalisation est médiocre, le rythme global d’un autre âge (mais pas forcément désagréable). Reste donc un western spatial, plaisant, dominé de la tête et des épaules par un Sean Connery très juste, bien encadré par quelques seconds rôles convaincants, notamment le docteur Lazarus, incarné par Frances Sternhagen.


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