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Nord (rural) de l’état de New York. Un couple (lui dessinateur, elle traductrice) s’installe dans une étrange et immense maison dans laquelle se trouve une pièce fermée par un étrange verrou. Une fois ouverte, la pièce exauce tout leurs vœux. Ils se roulent dans les billets de banque, se baignent dans le champagne, se douchent aux diamants, se bourrent la gueule du matin au soir avec les meilleurs bouteilles (ils oublient la drogue, mais comment leur en vouloir ?) jusqu’à ce que – sans doute prise d’ennui – la femme demande un bébé, ce bébé qu’à deux reprises ils n’ont pas réussi à avoir. Sans le savoir, elle vient de mettre la main dans le plus vicieux des engrenages.
Bon, comment dire, ça aurait pu être formidable (avec la même idée de départ, un meilleur scénario et de meilleurs acteurs – je laisse le bénéfice du doute au réalisateur). On a du mal dès le début avec cette Amérique bidon (The Room est un film français, ou plutôt franco-belgio-luxembourgeois) tourné en anglais. New York Upper State ressemble à un coin perdu des Ardennes belges où pourrait sans mal être tourné un remake de Delivrance. Ensuite le scénario est dur à avaler, dès le début ; moi si ma maison me crache des billets de banque par le conduit de la hotte, je vais 1/ vérifier si les numéros de série sont identiques 2/ m’empresser de faire le plein de la voiture, d’aller dans une dizaines de magasins différents pour me prendre 2 ou 300 BDs, quarante coffrets blu-ray… Eux, non. Je veux bien qu’ils aient super envie de baiser (le popotin d’Olga Curry & Co, très bien mis en valeur par le réalisateur, est un argument de poids), mais à un moment faut quand même s’aérer un peu, faire profiter le commerce local, tout ces petits trucs que nous ramènent au monde flottant du confinement 2.0. Puis aux deux tiers, patatras, le film part en sucette, ou en dérapage un tantinet mal contrôlé.
Ça aurait pu être super, c’est juste pas mal et décevant. Il y a de très bonnes idées dont la machinerie secrète de la maison n’est pas des moindres. Après Renaissance (que je n’avais pas aimé, mais que j’avais trouvé quand même intéressant, notamment sur le plan technique), Christian Volckman s’entête à prouver son attachement aux mauvais genres ; s’il continue comme ça il va finir à Hollywood pour y tourner une adaptation de jeu vidéo à cent millions de dollars.