La Nurse, William Friedkin (1990)

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Un couple originaire de Chicago s’installe à Los Angeles. Il a décroché un bon poste dans la communication, elle vient d’accoucher d’un petit garçon, Jake. Parce qu’ils ont acheté une maison d’architecte qui va leur coûter cher, le mari pousse sa femme à reprendre son travail de décoratrice d’intérieur. Pour qu’elle y arrive, ils ont besoin d’une baby-sitter. Ils vont chercher dans diverses agences et finir par engager Camilla qui a un délicieux accent anglais et n’a rien contre le sacrifice de nouveaux-nés. En fait, elle est plutôt rompue à l’exercice.

Au départ c’est Sam Raimi qui devait réaliser ce film. Il a quitté le bateau avant le naufrage pour se consacrer à Darkman. William Friedkin a accepté de reprendre le projet, a visiblement poussé le scénariste d’origine (Stephen Volk) à la dépression nerveuse, puis a finalement repris le scénario. Enfin bon, tout ça est bel et bien parti en vrille. Le résultat final est, malgré les circonstances malheureuses, pas si mal. Il faut oublier que William Friedkin est à la réalisation, il ne faut pas trop en espérer, il faut être indulgent avec les effets spéciaux et tous les petits trucs scénaristiques qui ne marchent pas, mais voilà, au final c’est sans aucune surprise, mais pas désagréable à regarder. Après, on sent que ça aurait pu être dix fois plus fort. Il manque quelques millions de dollars ici et là. Et la comparaison (inévitable) avec Wolfen de Michael Wadleigh tourne plutôt à l’avantage d’icelui.

Jenny Seagrove qui joue La Nurse est épatante.

Infini, Shane Abbess (2015)

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Après une catastrophe biologique sur la plus lointaine exploitation humaine dans l’espace, Infini, une équipe lourdement armée est envoyée pour empêcher le retour sur Terre de marchandises qui pourraient infecter notre belle planète à l’agonie. Par ailleurs, il semblerait qu’un des membres de la précédente équipe de secours ait survécu, un certain Whit Carmichael qui a toutes les raisons de ne pas finir ses jours sur Infini : madame a un polichinelle dans le tiroir.

Infini est mauvais. Les acteurs jouent mal. Les décors sont pourris. Le scénario est étiré jusqu’au point de rupture. L’influence du Aliens de James Cameron (que j’adore) est telle qu’on a parfois l’impression d’être au mieux dans un remake philippin fauché, au pire dans un plagiat italien ultrafauché.

Mais Infini n’est pas que mauvais, il est aussi sincère, c’est une lettre d’amour à The Thing de John Carpenter, à la franchise Alien et à plein d’autres trucs supers que j’ai adorés adolescent. Infini fait aussi preuve de tellement de sincérité dans son message que je me permettrais ici de ne pas le spoilier. Avec 800 000 dollars de budget, Shane Abbess a tenté l’impossible et n’est pas passé si loin de ça d’un résultat tout à fait honorable. Je ne connais pas le bonhomme, je ne l’ai jamais vu en interview ou même en photo, mais il m’est immédiatement devenu très sympathique.

(Par contre, Shane, de toi à moi, faut vraiment que tu révises ta physique : Einstein, la relativité, les trous noirs and co, parce que là, en l’état, c’est vraiment pas ça… Une petite remise à niveau en médecine et en biologie ne serait pas de trop, non plus.)