C’est arrivé entre midi et trois heures, Frank D. Gilroy (1976)

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Un gangster, Graham Dorsey (Charles Bronson), fait un rêve prémonitoire juste avant l’attaque d’une banque. A la première occasion, il fausse compagnie aux autres membres de son gang. Cette première occasion est… une veuve, Amanda Starbuck (Jill Ireland, Mme Bronson à la vie), qui possède une incroyable maison au beau milieu du désert. Entre midi et trois heures, donc, ils vont faire l’amour trois fois, danser, s’habiller comme pour un gala, se baigner dans une crique paradisiaque et dévorer un poulet grillé (cuisson : 75 minutes, pour ceux qui l’ignoreraient). Quelle santé !

C’est arrivé entre midi et trois heures de Frank D. Gilroy (réalisateur et auteur du roman) est tout autant un western que John McCabe de Robert Altman, c’est dire à quel point ce n’en est pas un. Charles Bronson joue un gangster ordinaire, un peu pleutre, qui va être complètement dépassé par ce qui lui arrive : une histoire d’amour. Pour le moins à contre-emploi (il a tourné Un justicier dans la ville deux ans plus tôt), Charles Bronson casse son image de macho indestructible et fait des merveilles. Jill Ireland (qui joue avec lui, ici, pour la treizième fois) n’est pas en reste.

Si le film s’apparente à une comédie, il est étonnamment amer.

C’est fort probablement le premier western où il est ouvertement question de problèmes d’érection (en tout cas, je n’en vois pas d’autre).

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The Darkness, Greg McLean (2016)

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Deux couples vont camper dans le Canyon de Chelly, sur les anciennes terres des Anasazis. L’un des enfants, Michael Taylor (qui est par ailleurs autiste) tombe dans une crevasse et récupère cinq pierres magiques, libérant des forces qui n’avaient pas arpenté la terre depuis plusieurs siècles : celle du loup, du serpent, du bison, du coyote et du corbeau.

Il y a tout les bons ingrédients dans The Darkness : les mythes Amérindiens, le mystère qui entoure la fin de la civilisation anasazi (ou du moins la désertion de leurs cités), un couple (Kevin Bacon et Radha Mitchell) qui ont des problèmes de couple : la parentalité, l’infidélité du mari, la perte de désir, l’anorexie de l’aînée, l’autisme du cadet. Il y a tout et, paradoxalement, Greg Mclean n’en fait pas grand chose. Il copie (involontairement, supposera-t-on) tout un pan du Poltergeist de Tobe Hooper.

The Darkness ronronne, il devient vite ennuyeux et ce qu’il y a de plus intéressant tourne autour des relations entre les personnages : relations de travail, relations de couple, etc (on notera d’ailleurs un beau portrait de mari complètement odieux). Toute la dimension surnaturelle (et spirituelle) du film est bâclée par le réalisateur, les contradictions s’accumulent pour laisser place au sensationnel. Et malgré de très bonnes scènes et deux trois trouvailles graphiques assez bluffante, la mayonnaise ne prend jamais. Les Anasazis (et leurs croyances) méritaient mieux.