Aaron Boone (Craig Sheffer, un peu falot) fait d’étranges rêves où il voit Midian et les monstres qui peuplent la cité cimetière.
« Tout est vrai.
Dieu est un astronaute.
Midian est l’endroit où vont les monstres. »
Aaron a un rapport particulier avec son psychothérapeute le Dr Decker (David Cronenberg, dans un de ses rares rôles devant la caméra). Alors que des familles sont massacrées, que des bébés sont égorgés par un homme au visage couvert d’un masque des plus flippant, le Dr Decker dénonce Boone à la police. Ce pauvre Boone, convaincu d’être le coupable, bourré d’hallucinogènes à son insu, trouve la mort en quittant Midian pour la première fois de sa vie. Mais tout est inversé dans ce monde-là, Aaron ne vient pas de mourir, déchiqueté par les balles des forces de l’ordre, il vient de naître et il lui appartient désormais de retrouver les siens, de retourner à Midian.
Cabal est un film maudit. Massacré par les producteurs, il aura fallu attendre 2011 pour voir le direcor’s cut de deux heures (celui en ma possession), il existe aussi un Cabal cut de 145 minutes qui inclue beaucoup de morceaux du film sauvés in extremis. Cabal ne sera jamais le film qu’il aurait dû être. Les producteurs ont refusé de comprendre que l’œuvre n’était pas un vulgaire slasher, mais une déclaration d’amour aux monstres, aux freaks, aux marginaux et aux queers, aux films de la Hammer, aussi. Le budget estimé à 11 millions de dollars n’était pas à la hauteur des visions grandioses de Barker, des nombreux maquillages nécessaires. Les décors sont en carton pâte, les effets spéciaux parfois dignes d’un figurant japonais en costume de lézard écrasant une maquette grossière de Tokyo. Mais ce film, porté par la sublime musique de Danny Elfman, est d’une telle sincérité qu’on lui pardonne beaucoup, voire tout, comme ce moment hilarant ou un cascadeur en feu renverse une partie du décor. Ou l’arrivée des « Berserkers » qui rappelle plus X-Or que la Hammer.
Je conseille à tous les amateurs de film d’horreur.
NB : Je n’ai trouvé qu’une seule édition blu-ray du director’s cut dans le commerce, c’est une édition espagnole toutes zones (sans sous-titres français) intitulée Razas de noche. Les sous-titres anglais sont suffisamment bien fichus pour que le film passe tout seul.
NB2 : Cliquez ici pour tout savoir sur les différentes versions du film.