Eunice (Amanda Plummer, hallucinante au départ, mais vite épuisante) cherche Judith, car Judith aime Eunice. Eunice entre dans des stations services et parle à la caissière, lui demande si elle connaît une certaine chanson qui parle d’amour, mais n’est pas une chanson d’amour (et pour cause, c’est une chanson sur le football). Un jour ça tourne mal et Eunice tue la pauvre vendeuse qui n’avait rien fait pour mériter ça. Peu après, Eunice fait la rencontre de Miriam (Saskia Reeves, très bien, plus subtile), une caissière de station service un peu limitée sur le plan intellectuel et sourde quand elle ne porte pas son appareil. Les deux femmes prennent la route, vers la violence, le partage des épreuves, la mort et, peut-être, l’ultime preuve d’amour.
Disclaimer : spoilers ahead.
Butterfly kiss m’a profondément ennuyé. Le film ne dure que 84 minutes et j’ai bien cru qu’il durait trois heures et quarante-deux minutes. Eunice est folle, elle porte des chaînes en signe de pénitence. Miriam est un peu concon ; on s’intéresse à elle alors forcément c’est de l’amour. Aucun de ces deux personnages ne m’a touché (concon à la plage, la folle fait son show, concon dans la cabine du routier, la folle fait son show, concon à la fête foraine, vous voyez le principe) ; je me suis davantage amusé à observer les contorsions de caméra que Michael Winterbottom s’impose pour ne pas filmer le trou de balle d’une Amanda Plummer qui donne de sa personne… pour le moins. C’est moins ridicule que les mouvements de caméra de Boxing Helena destinés à ne pas filmer le pénis d’un Bill Paxton qu’on suppose, donc, en grande forme.
Butterfly kiss est un road trip sanglant plein de symboles chrétiens (ha ha, la magnifique scène finale !) et de sexe sordide. Vaguement arty, franchement crapoteux, terriblement creux. Pour finir sur une note positive, on notera que les Cranberries hantent avec talent la bande-son de ce looooong-métrage.