Quand la diplomatie est mise en échec, quand l’armée ne peut pas proposer de solution acceptable, entre en jeu Overwatch : deux équipes, une sur le terrain, une à distance, la seconde utilisant tous les réseaux inimaginables et des drones.
James Silva (Mark Wahlberg qui joue un connard insupportable avec un talent digne de l’oscar… ou alors c’est naturel) dirige l’équipe de terrain.
Bishop (John Malkovich, plutôt plus sobre que d’habitude) dirige l’équipe à distance.
Dans un pays d’Asie du sud-est (fortement inspiré de l’Indonésie), un policier du nom de Li Noor (Iko Uwais, vu dans The Raid) détient l’emplacement de disques de césium volés dans un disque dur verrouillé par un programme capable d’autodestruction. Il est prêt à donner le code d’accès contre une exfiltration et un passeport américain. James Silva et son équipe entrent alors en jeu.
22 miles séparent l’ambassade américaine de la piste où va se poser, dix minutes pas plus, le ticket de sortie de Li Noor vers les USA. Une armada de tueurs à moto va tout faire pour empêcher cette mission.
Peter Berg est un des réalisateurs les plus doués de sa génération (j’assume), c’est aussi un réalisateur aux choix parfois douteux, souvent calamiteux (Battleship, sérieux ?). Avec 22 miles, il s’offre deux morceaux de bravoure dignes du Michael Mann de la célèbre fusillade de Heat : la scène d’ouverture (pré-générique) et la mission « 22 miles ». Si le scénario ne tient pas totalement la route (les scènes dans l’avion russe sont manipulatrices au possible et envoient vers une fausse piste « déloyale »), la réalisation vous scotche de bout en bout. C’est brutal, c’est sale, c’est malin, il y a un personnage féminin atypique, totalement broyé par la vie qu’elle s’est choisie. Au début je trouvais cette partie du film assez misogyne et puis on comprend où la scénariste Lea Carpenter veut en venir, et là : chapeau !
C’est pas le film de l’année, ce n’est même pas un « bon film » (la manipulation scénaristique serait insupportable si le film avait des ambitions plus politiques, ce qui aurait pu être carrément le cas), mais tout ceci précisé 22 miles essaye de retrouver l’esprit des Trois jours du condor de Sydney Pollack et propose en même temps du spectacle, de l’adrénaline et quelques petits trucs en plus.
J’ai beaucoup aimé (comme j’ai beaucoup aimé 13 hours de Michael Bay) ; à mon avis c’est très au-dessus de The raid ou de The expendables en jouant un peu sur les mêmes codes.