Anon, Andrew Niccol (2017)

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Dans un monde où tout est enregistré, où aucun crime ne peut en principe être commis, un lieutenant de police (Clive Owen, qui semble assez peu concerné) est confrontée à une suspecte (Amanda Seyfried, vénéneuse mais pas trop) qui ne laisse aucune trace derrière elle, une anon (anonyme). Cette même suspecte est soupçonnée de plusieurs crimes plutôt violents, dont le meurtre d’un couple de lesbiennes qui semble pour le moins « gratuit ». Mais dans cette société ce ne sont pas les crimes contre lesquels on lutte, mais ceux qui peuvent les commettre sans laisser de traces.

Petit dérapage pour Andrew Niccol qu’on a connu plus inspiré. Anon n’est pas mauvais, il est raté, malgré des partis-pris assez osés, de belles trouvailles (notamment esthétiques). Avec ses nombreuses scènes de sexe (avec ou sans seins nus), sa scène de consommation de cocaïne, Anon m’a davantage fait penser à un catalogue de ce qu’on ne peut plus faire à Hollywood qu’à un bon film (vive la VOD !). Andrew Niccol est connu pour son goût immodéré en matière de vieilles bagnoles qu’il customise pour ses films futuristes ; Anon n’échappe pas à la règle, ni à une tonalité très polar noir des années cinquante qui, elle, ressemble plutôt à un commentaire (assez éclairé) sur les limites du défunt mouvement cyberpunk.

Si l’amateur de science-fiction s’amusera à rattacher certains détails aux œuvres littéraires qui les ont enfantés (Alfred Bester pour L’Homme démoli, William Gibson pour tout un tas de trucs « superficiels »), le reste du public risque de s’ennuyer ferme devant cette enquête aux rebondissements aussi mous que ridicules. Quand à la faille scénaristique du milieu du film (je ne spoile pas), il faut être bon public pour avaler la couleuvre (réplicante).

 

 

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