Banlung est la « capitale » du Ratanakiri. Cette province, la plus au nord-est du Cambodge, au nord du Mondolkiri (et ses fameux éléphants), partage une frontière avec le Laos et une autre avec le Viêt-Nam. La ville de Banlung en elle-même a très peu d’intérêt et se révèle très peu conçue pour les touristes : quelques hôtels confortables et a prix raisonnable (comptez 15 à 20 euros pour l’équivalent d’un trois étoiles en France, avec une chambre sensiblement plus grande), quelques restos avec de la « mauvaise » cuisine occidentale (quiconque n’a jamais essayé de manger une pizza au Cambodge ignore ce qu’est l’horreur absolue), aucun magasin « touristique ». J’ai dû aller au Yeak Laom Lake pour trouver les chemises traditionnelles que m’a commandées mon fils cadet (essayage sur un enfant de la taille en dessous, pas trouvé d’enfant d’1m31 sur place).
Donc Banlung, ça n’a pas grand intérêt, c’est assez moche, en dehors du quartier du lac où se trouvent certains des meilleurs hôtels et restaurants de la ville (c’est là que j’ai pris mes quartiers dans une « luxueuse » pension de famille dont je suis sensiblement le seul client depuis mon arrivée – l’électricité marche quand elle veut, pareil pour le wi-fi, et c’est pareil dans toute la ville). Une des particularités de Banlung c’est d’avoir un aéroport à l’abandon en plein centre-ville, c’est à dire une sorte d’immense terrain vague (de la taille d’un aéroport de province), juste à côté du marché central (un truc absolument impensable dans un pays d’Europe).
Yeak Laom Lake (aussi appelé Crater Lake)
Ce petit lac circulaire se trouve à 6 km du centre-ville de Banlung, je les ai faits à pied, mais la route n’est pas agréable (on longe la route 78 vers le Viêt-nam sur 4 bons kilomètres avant de bifurquer à droite au niveau de la « statue des éthnies » ; le carrefour s’appelle comme ça. Et visiblement il n’y a pas de route alternative.
Dans un magasin (donc un cube de béton vide dans lequel sont entreposés quelques marchandises en vrac), j’ai pu voir des « ruches artisanales », de simples seaux en plastique dans lesquels ont été placés des essaims. Les 500 ml de miel sont facturés 10 dollars, inutile de marchander, le prix est le même partout.
Ce qui m’a fasciné dans cette histoire c’est que je me suis baladé au milieu des ruches, guidé par la vendeuse de miel, et donc au milieu des abeilles sans qu’aucune vienne me piquer. Les enfants jouaient à côté, les chiens prenaient le soleil à côté. Et ça grouillait d’abeilles. Faut croire que l’abeille cambodgienne est zen ou que Maya est sa série télé préférée.
Lac au petit matin (8h00). L’endroit, d’origine volcanique est considéré comme sacré, il faut être particulièrement respectueux.
Jusqu’à l’arrivée des bus de touristes (vers 11h00), c’est l’endroit le plus zen au monde. Après ? Il est temps de fuir, surtout quand on commence à entendre parler les gens en français qui se plaignent des lits trop durs, de la nourriture trop épicée ou « de cette putain de chaleur intolérable ».
Gamine du coin qui va passer son temps à plonger dans le lac depuis les arbres. Personnellement, j’ai fait trempette, mais on se fait picoter/dévorer par de minuscules crevettes d’eau douce particulièrement sous-alimentées.
Non ce n’est pas un singe en t-shirt dans l’arbre…
Oui, vous ne rêvez pas, elles « visent » entre les deux bouts de bois. Elles étaient trois à jouer ce jeu-là. La plus petite avait huit ans (et parlait un anglais tout à fait correct), mais elle a refusé que je la prenne en photo : dans son ethnie, on pense qu’on meurt / tombe malade quelques jours après avoir été pris en photo. C’est une croyance assez répandue dans le Ratanakiri et des villages entiers refusent les touristes car ils prennent des photos sans permission, donc sans respecter les croyances locales.
Je suis resté une bonne heure avec elles, la plus lourde devait faire 20 kilos (toute mouillée), je me suis dit au pire si elle se pète une jambe sur un des bouts de bois, je pourrais la porter jusqu’au poste de secours. Mais en fait, en discutant avec elles, j’ai compris qu’elles faisaient ça tous les jours, pour leur plaisir, avant ou après l’école. Il y a aussi des cordes à nœuds, plus loin où elle ont fait Tarzan.
Hut for rent. Bord du lac. J’ai fui les touristes dès leur arrivée pour faire le tour du lac (heureusement à l’ombre la plupart du temps, car la chaleur ce jour-là était écrasante).
Bord du lac, suite. La promenade est très agréable. Croisé personne, les Cambodgiens ne sont pas marcheurs ; pareil pour les touristes de ce matin-là.
Cha Ong
La chute d’eau de Cha Ong se trouve à 12 km de Banlung, au bout d’une piste épouvantable. A la fin de la saison des pluies, c’est à dire maintenant (fin novembre), la piste n’est praticable qu’en moto. Et encore, il vaut mieux avoir une moto à vitesses.
Cha Ong
Graffitis à Cha Ong, derrière la chute d’eau.
Graffitis (gros plan).
Cha Ong (vue en haut des marches)
Cha Ong (bas)
Rivière a proximité de Cha Ong
Problème : le pont a été emporté.
Solution : on passe à gué.
Katieng
Katieng est une chute d’eau qui se trouve à 16km de Banlung. J’avais trouvé la route jusqu’à Cha Ong pour le moins difficile. Celle pour Katieng, inondée par les orages de la veille, s’est révélée absolument infernale ; j’ai même hésité à faire demi-tour, me croyant à un moment perdu, mais non. Même les gens du coin se plantaient dans la boue, avec femmes et enfants, plus leurs habituelles possessions enveloppées dans de fin sacs en plastique.
La piste (je vous promets qu’on ne se rend pas compte de son état réel sur la photo). C’est très précisément là que j’ai failli faire demi-tour. Après c’était pire, ça descendait, et même en première sur la moto, j’arrêtai pas de « partir du cul ».
J’inspecte le pont avant de passer dessus en moto. Vu qu’il y a comme un trou…
Ka Tieng, vue de dessus, ne pas glisser. Sinon game over.
Escaliers pour Katieng : il manque des marches, le bois est trempé de boue, des clous rouillés dépassent. Je descends jusqu’à la chute d’eau en prenant tout mon temps.
Katieng vu d’en bas – on peut se baigner dans la piscine de boue.
Rivière près de Katieng.
Ka Chang
La chute d’eau « familiale » de Ka Chang se trouve à 12 Km de Banlung, au bout d’une route carrossable de bonne facture presque tout du long (un seul segment très court en gravier). Les environ de la chute sont très aménagés. C’est le site naturel qui a le moins de charme des trois, mais c’est celui le plus adapté pour un pique-nique.
Aire de pique-nique – j’y étais à 12h30. Personne.
Escaliers pour les chutes de Ka Chang.
Pont suspendu.
A mi-chemin.
Pas de photo des chutes, c’est bétonné et plein de détritus. J’ai essayé de trouvé un angle pour tricher, mais bon, pas moyen de faire une photo acceptable.
Superbe ! Du coup, ce voyage est le prémisse d’un projet ? Celui qui prolonge l’expérience Dragon ?
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Les grands esprits se rencontrent, c’est très exactement ma propre réflexion. Du coup, même question que mon estimé camarade !
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Oui je suis actuellement au Cambodge pour un projet, mais qui n’a aucun lien avec les livres en général et Dragon.en particulier.
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