Les enquêtes du département V est une série de trois films danois (bientôt quatre) mettant en scène le duo de flics : Carl Mørck et Hassad, rejoints par la « secrétaire » Rose dès le second film. C’est visiblement adapté des romans de Jussi Adler-Olsen (disponibles chez Albin Michel/Le livre de poche).
Miséricorde (2013)
Profanation (2014)
Délivrance (2016)
Journal 64 (2018)
Pour simplifier c’est un Cold Cases danois où Carl, placardisé à la suite d’une erreur professionnelle, va à la fois montrer à quel point il est insupportable (arrogant, égocentrique, dépressif) mais aussi doué.
J’ai regardé les trois premiers films quasiment à la chaîne (un coffret DVD est disponible chez Wild Side). La première enquête s’intéresse à la disparition d’une femme sur un ferry. La seconde est une histoire de double-meurtre atroce, en périphérie d’un pensionnat huppé, la troisième nous présente une série de kidnapping d’enfants dans le milieu des sectes chrétiennes.
L’ensemble a des hauts et des bas. Les hauts c’est clairement le personnage d’Hassad (interprété par Fares Fares) flic musulman et croyant dans un pays européen ayant très peu d’immigration nord-africaine et moyen-orientale. Cette facette-là de la série est très réussie.
On peut aussi considérer comme une force le juqu’auboutisme de la série. Je ne vais pas spoilier, mais l’ensemble est über-glauque avec des viols, des meurtres, des mutilations, passages à tabac. De l’horreur psychologique. Des enfants victimes. Etc. Y’a aussi de la fesse, assez peu réjouissante ou récréative, pour être franc. Le deuxième film, très inspiré du premier Millénium, est d’une brutalité asphyxiante. A tel point qu’on se demande à un moment jusqu’où ils vont aller.
Quand aux défauts, ils sont malheureusement nombreux, mais certains sont inacceptables. Je pense notamment aux erreurs scénaristiques incroyables des deuxième et troisième films (une fois encore, je ne vais pas spoilier, mais bon, on a quand même l’impression que les scénaristes se foutent un peu du truc, touillent leur café tiède et se disent : « ouais, ça devrait passer »). Globalement la série repose sur le postulat que la police danoise est constituée d’une bande de brèles d’une incompétence crasse et que seuls Carl et Hassad, relégués en sous-sol, assurent. Puis Rose, évidemment, parce que la caution féministe, tout ça.
Dispensable, mais quand même on se dit qu’avec de meilleurs scénarios, ça aurait pu être formidable.
PS : Il n’y avait visiblement pas de conseiller « médical » sur les films, ou alors il a fait tout de suite copain-copain avec les scénaristes pour adopter leur way of life « je touille mon café tiède en me disant : ça devrait passer. »