Chimichanga, Eric Powell (T1), Stephanie Buscema (T2)


Je continue mon exploration de l’œuvre d’Eric Powell avec le diptyque Chimichanga. L’histoire d’une fillette à barbe, en léger surpoids, au régime alimentaire douteux, qui hérite d’un gros monstre poilu et le ramène dans le cirque de son grand-père (où il va évidemment foutre le bazar, sinon y’a pas d’histoire). Parallèlement, on suit une sorcière flatulente (Pétowomane ?) qui essaye de vendre sa dernière potion à une industrie pharmaceutique foncièrement humaniste. L’ensemble pétillant évoque Freaks de Tod Browning remaké par un Tim Burton sous gaz hilarant. Avec une jolie brochette de morales à la clé (à molette ?) : la méchanceté contre les gens différents c’est pas bien, la grossophobie ça craint, la beauté c’est très surfait et tout ça. Raconté comme ça, le machin à poil peut faire peur, mais en fait c’est léger, rigolo et plein de trouvailles visuelles, c’est de la barbe-à-papa verte, la meilleure, en BD. Le tout, résolument charmant, fout plutôt la patate. Eric Powell en profite pour rendre un sincère hommage à tout ce qui avait terrifié le jeune Ray Bradbury et lui avait inspiré un de ses chefs d’œuvres : La Foire des ténèbres.

Le tome 2 – La Tristesse du pire visage du monde – toujours scénarisé par Powell, mais dessiné par Stephanie Buscema est dans la droite lignée du précédent. Les couleurs de Dave Stewart participent à cette continuité. On ne peut pas s’empêcher de regretter le trait de Powell, plus précis, mais Buscema compense avec un très grand respect du fond et s’approprie la forme sans singer bêtement le maître.

Laisser un commentaire