Jukai, la forêt des suicidés, Takashi Shimizu (2021)


Bon, ça faisait un moment que je n’avais pas fait une petite critique sur ce blog et j’y reviens avec un film d’horreur qui ne m’a pas du tout convaincu.

Ce film se base sur une triste réalité japonaise : l’existence au pied du mont Fuji d’une forêt (par ailleurs magnifique) de 35 km2 où certains japonais viennent se suicider : Aokigahara. L’endroit est devenu tristement célèbre quand le vidéaste américain Logan Paul y a filmé un jeune Japonais qui venait de s’y suicider, et a manqué de respect envers la victime, affaire qui a eu de nombreux retentissements et a été très mal vécue du côté japonais.

Aokigahara a déjà été mise en scène dans un film, Sea of trees de Gus Van Sant (que je n’ai pas vu, notamment parce que les critiques étaient assassines).

Mais revenons à Jukai. Le film commence par le sauvetage de deux gamines perdues en forêt par un vieil homme qui semble en savoir long sur l’endroit (la star japonaise Jun Kunimura). Puis nous suivons une youtubeuse qui explore la forêt en direct live (ce qui nous ramène à Logan Paul, sus-cité). Et enfin nous suivons un groupe de jeunes qui emménagent dans une maison en bordure de forêt et trouvent une boîte en bois sous le pallier (on se demande comment ils peuvent se payer une telle maison, surtout au Japon où le prix de l’immobilier est démentiel ; rassurez-vous ça n’est jamais expliqué). Bon, tout ça pourrait fonctionner, mais la volonté du réalisateur de faire son The Strangers de Na Hong Jin est tellement limpide qu’elle pulvérise tout. Takashi Shimizu reprend un des acteurs du film coréen, Jun Kunimura, reprend le thème du lieu marqué par le passé Goksung/Aokigahara et même la scène d’exorcisme, qu’il foire totalement, là où Na Hong Jin filmait une des scènes les plus fortes du cinéma contemporain.

Régulièrement ridicule, Jukai est un bon gros navet japonais.