Big Little Lies (série TV) Jean-Marc Vallée, d’après Liane Moriarty

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(Disclaimer : Le roman de Liane Moriarty est publié chez Albin Michel, maison dont je suis salarié).

Elles sont cinq, cinq femmes à Monterrey (Californie). Il y a Céleste (Nicola Kidman) ancienne brillante avocate, mère de deux jumeaux et femme battue. Jane (Shailene Woodley), mère célibataire fauchée, dont le fils de six ans est issu d’un viol. Renata (Laura Dern), brillante femme d’affaires ultrariche, mère d’une petite fille maltraitée dès le premier jour de la rentrée (qui montre du doigt le fils de Jane). Bonnie (Zoé Kravitz), belle-mère hippie macrobio pensée holistique, longiligne prof de fitness, qui fait tourner la tête de la plupart des hommes de Monterrey. Et enfin il y a Madeline (Reese Witherspoon) autour de laquelle tourne ce petit monde. Madeline est la meilleure amie de Céleste, l’ennemie jurée de Renata, elle prend Jane sous son aile, et voit sa fille aînée rejoindre son ex-mari et sa nouvelle épouse, parfaite sous tous rapports : Bonnie, comme il se doit.

Une morte violente vient d’avoir lieu à Monterrey et toutes ces femmes ont joué un rôle dans la mécanique qui a abouti au drame.

La vie est étrange, j’ai vu le premier épisode de cette série, Jean-Marc Vallée était vivant, quand j’ai regardé le deuxième il était mort. J’ignore si ça a eu une influence sur mon visionnage, mais j’ai trouvé cette série remarquable. Je sortais de The Witcher saison 2, absolument minable, et donc qui sait, faute à un certain effet de contraste, Big Little Lies n’est peut-être pas aussi bien qu’il m’a semblé. Ce que je trouve génial dans cette série, c’est sa capacité à transformer des clichés, des « figures romanesques » hyper-classiques : la femme battue, la mère célibataire, la nouvelle épouse trop parfaite, la femme adultère, la femme d’affaires impitoyable, en personnages touchants. La plus bouleversante est évidemment Céleste ; d’ailleurs j’avais presque oublié à quel point Nicole Kidman peut être une grande actrice. Les scènes où elle se bat avec son mari avant de faire passionnément l’amour avec lui sont parmi les plus dérangeantes que j’ai jamais vues dans une série télé (scènes qui rappelleront immanquablement Fatale de Louis Malle à ceux qui l’ont vu).

La série est construite sur un mystère, dès le premier épisode on sait que quelqu’un est mort de façon extrêmement brutale. L’action est régulièrement interrompue par de brèves scènes d’interrogatoire. C’est un très gros moteur narratif qui pousse à enchaîner les épisodes, mais ils sont si riches, et si fins, chacun d’eux est si équilibré qu’il me semble qu’il faut profiter de Big Little Lies avec un certain tempo, tant l’ensemble, sa progression donnent à réfléchir.

Un show remarquable. Qui envoie du bois et pas pour rire.

PS : Si je devais trouver un défaut, mais ce ne n’en est pas un, on ne croit pas une seconde au couple que forment Bonnie et l’ex-mari de Madeline. Ils ont tellement peu de choses en commun, mais bon ce sont des choses qui arrivent dans la vraie vie, alors…

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