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Années 30. Grey Owl est un métis qui vit dans les grandes forêts du Canada, il écrit des articles sur la nature, les bêtes, la chasse. Adopté par la tribu ojibwé, il vit comme un trappeur de l’ancien temps, jusqu’à ce qu’il rencontre Pony (Gertrude Bernard, de son vrai nom), une jeune femme d’origine mohawk qui sauve deux bébés castors qui vont devenir comme leurs enfants. A partir de ce moment-là, le trappeur Grey Owl va changer et devenir un farouche défenseur de la nature et notamment des castors. Sauf qu’il porte en lui un secret, un secret qui pourrait tout remettre en question.
Grey Owl est l’avant-dernier film de l’acteur-réalisateur Richard Attenborough (grand acteur et grand réalisateur). C’est un film sincère, écologiste, naïf (aussi), c’est un film plein de bons sentiments avec des castors qui font les clowns, et donc (en un sens) c’est un joli film « familial » qui pourra plaire aux enfants qui, certes, verront les fesses de Pierce Brosnan et la poitrine d’Annie Galipeau, ce qui ne devrait pas les traumatiser outre-mesure.
Face à tant de sincérité, on n’a pas tellement envie d’en dire du mal… et pourtant Grey Owl est un film raté, qui ne trouve à aucun moment le ton juste. On ne sait pas bien ce qu’on regarde. Pierce Brosnan n’a pas la présence du Daniel Day-Lewis du Dernier des Mohicans, Annie Galipeau est régulièrement à côté de la plaque et évoque, bien malgré elle, une Q’orianka Kilcher dénuée de talent. Richard Attenborough ne trouve jamais, dans son évocation de la nature, la force de Jeremiah Johnson ou la beauté des plus belles scènes écologiques de Terrence Malick. Le film a parfois des allures de téléfilm fauché. Il n’est pas désagréable. On ne s’ennuie pas. Mais avec un tel sujet, il y avait de quoi faire un très grand film.
Le film s’arrange un peu avec l’histoire en faisant l’impasse sur les deux premiers mariages de Grey Owl, juste évoqués en des termes vagues, et oublie ses trois enfants, nés de trois unions différentes. Sans parler évidemment de ses blessures pendant la Première guerre mondiale où il fut gazé et blessé au pied (peut-être une auto-mutilation)…
