Zero Zero Zero, série TV d’après Roberto Saviano

//

Une famille américaine d’armateurs de La Nouvelle Orléans s’est spécialisée dans la livraison d’énormes quantités de cocaïne à travers le monde. La série commence quand un vieux parrain italien, qui vit plus ou moins comme un berger de Calabre, commande des centaines de kilos de cocaïne aux frères Leyra de Monterrey. On va suivre cette cargaison cachée dans des boîtes de piments à travers l’océan Atlantique, le continent africain et la Méditerranée. On va suivre de destin des Lynwood (Gabriel Byrne, Dan DeHaan et surtout Andrea Riseborough, l’héritière), les armateurs. On va aussi suivre la montée en puissance de Manuel Contreras (Harold Torres, hallucinant d’intensité), membre des forces spéciales, à Monterrey.

Bon le parcours d’un kilo de coke ou de quelques dizaines de kilos ou de quelques centaines de kilos, la taille ne change pas grand chose, ce n’est pas très original en soi. Il y a eu Traffic de Soderbergh, il y a pile vingt ans et, plus proche de nous, le méconnu mais tout à fait recommandable Running with the devil de Jason Cabell. Au début de la série, donc les deux trois premier épisodes, je trouvais que tout ça était très cliché. Mais au fur et à mesure que l’histoire avançait, elle devenait de plus en plus surprenante, non pas dans sa trame principale, extrêmement prévisible, mais plutôt dans ses détails, ses décors, ses personnages qui se révèlent tous plus complexes que ce qu’on croyait au départ. A part peut-être le petit-fils du parrain italien, que j’ai trouvé fade de bout en bout.

La série bascule dans quelque chose d’exceptionnel au cinquième épisode (on le sent venir avant). La maîtrise des prises de vue nocturnes rappelle celle de Michael Mann dans Collateral. La qualité du montage, de la mise en scène sont éblouissants. Le trois derniers épisodes sont particulièrement réussis. La série peut aussi s’enorgueillir du jeu de ses acteurs, notamment Andrea Riseborough qui est formidable de bout en bout et Harold Torres, hallucinant dans ses contradictions, qui incarne à lui tout seul la folie et la démesure des cartels de drogue mexicains.

Il ne faut pas se laisser décourager par le premier épisode, il faut un peu insister, déchirer la peau du lait pour regarder ce qui se cache en dessous.

Le résultat final est aussi brutal que convaincant.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s