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Mes super-pouvoirs sont limités, mais réels. Avant même de regarder le premier épisode de cette saison 3, je sentais que ça allait être pourri, un sentiment chargé d’un lourd parfum de certitudes que j’ai essayé de museler sans grand succès. The suspension of disbelief c’est un peu comme la magie noire, parfois ça marche pas.
La façon dont se terminait la saison 2 ne laissait la place, au mieux, qu’à une redite doublée de « les garçons ont bien grandi, les filles aussi ». Mais en fait c’est pire que ça, la saison 3 de Strangers Things est une purge. La trouvaille maousse de ces huit épisodes, très grosse et enfouie très profondément dans le cul de l’Amérique sous Hawkins, Indiana, à l’aplomb d’un centre commercial capable de foutre la migraine à un cafard, est au mieux ridicule. On est d’emblée de jeu éjecté du récit et on n’y reviendra jamais ou presque.
Winona Ryder que j’avais trouvée très chouette en mère flippée s’improvise actrice de sitcom, mais a visiblement raté tous les cours du soir. L’intrigue tourne beaucoup autour de Hopper craignant qu’Elf/ex-Evelen perde son pucelage et du même Hopper qui n’arrive pas à avouer ses sentiments pour Joyce Byers. Nounours a des problèmes de communication.
Au bout de huit épisodes éprouvants, la saison 3 de Stranger Things s’impose comme un étrange mélange d’horreur gluante et de sitcom américain encore plus gluant, mais dont on aurait perdu les rires pré-enregistrés. Il faut une sacrée dose de courage, d’abnégation, et de contrôle sur ses sphincters pour arriver au bout en grande forme. Entre « à vomir » et « à chier », le cœur balance. Pour tout arranger, ça pique un peu les yeux, et franchement on flirte avec la cécité dès qu’on se retrouve piégé dans ce putain de centre commercial. Vive le petit commerce !
Une saison 4 de huit épisodes est annoncée pour 2021. Je serai sans doute au rendez-vous, je ne vois pas comment ils pourraient faire pire que la saison 3. Comme je vous le disais : mes super-pouvoirs sont limités.