American pastoral, Ewan McGregor

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Seymour « Suède » Levov (Ewan McGregor) a été le capitaine de l’équipe de football américain de sa petite ville, il a épousé une reine de beauté (Jennifer Connelly) et ensemble ils sont acheté une ferme à l’écart de la ville où ils se sont installés. Suède a fini par récupérer la direction de la manufacture de gants de son père. Ensemble Suède et son épouse ont une petite fille. Quelque part leur vie pastorale est « idéale ». Bon la gamine a un défaut persistant d’élocution, mais rien de très grave. Le temps passe et Merry (Dakota Fanning) devient une adolescente intéressée par la politique et les revendications sociales. Un jour, une explosion dévaste le bureau de poste du patelin, un homme meurt et Merry disparaît. Le FBI l’accuse de ce crime, mais Suède refuse d’y croire, sa fille ne peut pas être une terroriste ou alors son cerveau a été forcément lavé, ou alors… Le FBI se trompe. Forcément

Pour Suède et son épouse, la descente aux enfers ne fait que commencer.

Avant d’être un film de Ewan McGregor, Pastorale Américaine était un roman de 1997 qui a valu le prix Pulitzer 1998 à Philip Roth (décédé le 22 mai 2018). D’une certaine façon, Ewan McGregor s’est attaqué à un monument. Un roman peut-être un peu trop « grand » pour un premier film en tant que réalisateur. Si certaines scènes sont extrêmement réussies (celle de la chambre d’hôtel avec Rita Cohen, par exemple), le réalisateur ne semble pas à l’aise à retranscrire l’époque à laquelle se déroulent les événements, il passe un peu au-dessus, un peu à droite de la lutte pour les droits civiques et la guerre du Viêt-Nam. American Pastoral n’est pas un mauvais film, c’est même un film plutôt agréable et prenant ; sa sincérité joue pour lui, mais son indéfectible académisme le plombe. McGregor, en tant que réalisateur, n’a pas le sens de l’époque comme a pu l’avoir Curtis Hanson sur L.A. Confidential ou Oliver Stone sur JFK. McGregor donne l’impression d’effleurer ce qu’un Scorsese aurait trituré jusqu’au vertige ou à la nausée.

Big Fish, Tim Burton (2003)

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En discutant avec Guillaume Sorel du Macbeth de Justin Kurzel (joli, mais que j’ai trouvé sans ligne de force narratrice, comme une suite hachée de tableaux, dominé par un Fassbender au sommet de son art), nous en sommes venus à parler de Marion Cotillard et de Big Fish de Tim Burton.

J’en gardais un assez bon souvenir, mais comme souvent dans ces cas-là, totalement parcellaire ; je me souvenais de la relation père-fils (Albert Finney / Billy Crudup), de la scène de funérailles, mais j’avais oublié les différents seconds rôles, la plupart des péripéties.

En le revoyant, deux choses m’ont sauté aux yeux : le nombre de similitudes surprenantes avec le Forrest Gump de Robert Zemeckis (les deux films ne racontent pas du tout la même chose, mais il y a une sorte de communauté d’âme dans ces trajectoires individuelles, Edward Bloom reste au niveau « géographique » / intime de l’Amérique, alors que Forrest traverse l’Histoire des USA), le merveilleux des freaks : sorcière borgne, géant frappé d’acromégalie, sœurs siamoises, directeur de cirque aux pulsions canines, etc.

Big Fish est un très beau film, plein d’images, d’émotions, de personnages merveilleux. Le revoir n’a fait qu’amplifier mon impression que le Hollywood du XXIe siècle broie tout, salit tout, les gens comme les beaux projets. Tim Burton était un réalisateur formidable, son naufrage artistique sans doute irrémédiable n’en semble que plus cruel.

Fargo Saison 3

FARGO -- Pictured: Ewan McGregor as Ray Stussy. CR: Matthias Clamer/FX

Après une saison 1 enthousiasmante, une saison 2 fort sympathique, je n’ai pas été convaincu plus que ça par la saison 3 de Fargo. Les acteurs sont formidables (ce qui semble être la marque de fabrique de la série) : Ewan McGregor (dans un double rôle), Carrie Coon (en chef de police obstinée), Mary Elisabeth Winstead (en arnaqueuse joueuse de bridge), mais l’histoire est franchement pas terrible, sans parler du « méchant », absolument répugnant, interprété par David Thewlis. C’est ce personnage qui m’a posé le plus de problème, il est tellement peu subtil, tellement « noir », sans zone de gris.

J’ai eu beaucoup de mal à suivre ce cortège de personnages pathétiques et mesquins (au point d’hésiter à arrêter la série entre les deuxième et troisième épisodes), puis la deuxième moitié de la série s’est révélée plus convaincante. Le dernier épisode frôle l’abstraction. Assez bien vu.

Noah Hawley devrait peut-être en rester là.