Aquarius – saisons 1&2

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Aquarius est une série américaine qui a connu deux saisons de treize épisodes. Elle raconte la vie de plusieurs personnages entre 1967 et 1969, dont le célèbre Charles Manson. Elle raconte surtout la vie mouvementée de Samson Benedictus Hodiak (David Duchovny), flic du département des homicides d’Hollywood, divorcé, alcoolique et aux méthodes parfois douteuses. Flic sur le fil, à qui une ancienne amie demande de lui ramener sa fille de seize ans, Emma, tombée sous la coupe d’un minable chanteur sans succès : Charles Manson.

La série brasse à peu près tous les thèmes de la fin des sixties : les hippies, les communautés, les black panthers, les étudiants gauchistes, les couples mixtes (blanc/noir), l’homosexualité (avant le coming out), les violences policières, les industries de la musique et du cinéma, l’émancipation féminine, la drogue, la guerre du Viêt-Nam, les mensonges d’état sur ladite guerre et les opérations noires (black ops) au Laos et au Cambodge. C’est à mon avis son principal défaut ; peu de choses sont approfondies. Autre point agaçant, voire très agaçant, ce n’est pas une série historique, mais bien une série policière basée sur un cadre historique. Quand on visionne la seconde saison on sent une certaine urgence à boucler la boucle, ce qui rend le projet complètement bancal (la série mène alors plusieurs enquêtes de front, gâche ses meilleures cartouches et se termine de façon extrêmement frustrante). Duchovny est très plaisant, peut-être un peu trop propre et tombeur (de ses dames) pour un mec qui boit du bourbon au goulot matin, midi et soir. Gethin Anthony qui incarne Charles Manson n’est pas toujours pleinement convaincant, mais sait être saisissant par moments. Les filles sont plutôt jolies à regarder. Gaius Charles est stupéfiant dans le rôle du Black Panther Bunchy Carter. Le contenu est résolument adulte, avec fellations, gerbes de sang et parties de jambes en l’air.

Au final une série ni vraiment historique ni vraiment policière qui n’arrive pas à transcender ses contraintes de départ. L’ensemble serait vraiment plaisant à regarder s’il n’avait pas traité de « l’affaire Charles Manson », affaire sordide s’il en est qui ne cadre pas bien avec une série policière de divertissement.

Dans l’antre de la pénitence

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 » 1905, San José en Californie. Suite à la perte de son mari et de sa fille, Sarah Winchester se lance dans la construction compulsive de la « Winchester House » : une demeure aussi étrange que démesurée. Un chantier perpétuellement troublé par les lubies de sa commanditaire, qui réveille ses domestiques en pleine nuit, ou ordonne à ses ouvriers de construire des portes et des escaliers ne menant nulle part. On la prétend folle, hantée par les esprits de ses proches disparus. Mais le jour où un étranger fait son apparition sur le pas de sa porte, les démons de Sarah pourraient bien devenir réels… « 

(Résumé éditeur)

La maison Winchester à San José en Californie est une attraction touristique célèbre, attachée à la folie historique d’une femme : Sarah Winchester. Cette maison est au centre de plusieurs œuvres, comme le roman de science-fiction Vanishing point de Michaela Roessner (que je faillis publier, en français, dans une vie antérieure), ou le film des frères Spierig, le bien-nommé Winchester.

Pour ce qui est de L’Antre de la pénitence, le scénariste Peter J. Tomasi nous emmène en 1905 en Californie à la rencontre de Warren Peck, un assassin (tueur d’Indiens notamment) qui, blessé, va trouver gîte et couvert chez Sarah Winchester, dans sa maison de la pénitence. La folie, les fantômes, les hallucinations, tout s’amasse dans cet endroit peuplé d’assassins en pleine repentance.

S’il faut un petit temps d’adaptation pour s’habituer au dessin, original certes, mais assez agressif, après quelques pages à peine on comprend vite que ce dessin, si particulier, est tout à fait adéquat. Et vers la fin, Ian Bertram livre quelques doubles pages de folie, où semblent entrer en improbable collision l’art d’Escher et les visions horrifiques du Clive Barker des Livres de sang.

Cette californian ghost story vaut plus q’un coup d’œil.

A girl walks home alone at night

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Le premier western iranien vampirique…

Étonnant film d’Ana Lily Amirpour tourné en Californie. On y suit un jeune homme, son père junkie, une prostituée, un dealer, un chat obèse, un enfant curieux et… cette fille (Sheila Vand) qui rentre chez elle, à Bad City, toute seule.

Le rythme est un peu lancinant, mais il participe à la réussite du projet. Amirpour a le sens du cadrage, de la mise en scène, mais son N&B atteint un peu ses limites dans certaines scènes nocturnes. Impossible de ne pas penser au Rumble fish de Coppola et aux romans (non vampiriques) de S.E. Hinton.

Epuré, porté par l’interprétation de Sheila Vand qui évoque Charlotte Gainsbourg jeune, A girl walks home alone at night est – dans le style bizarrerie vampirique – une chouette surprise, même s’il n’atteint pas la terrible efficacité du Morse de Tomas Alfredson.

Le chat joue très bien.