God is a bullet, Nick Cassavetes (2023)


Bob Hightower est un flic de bureau, une chauffeur de fauteuil, pas un flic de terrain. Quand sa fille de quatorze ans est kidnappée par un groupe de trafiquants de drogue satanistes qui traîne des deux côtés de la frontière mexicaine, Bob est complètement désemparé. Son ex-femme a été violée, assassinée. Le crime commis est d’une brutalité extrême, complètement hors-norme pour ce policier. Et puis quelques semaines après la disparition, Bob est contactée par une jeune femme, Case (Maika Monroe, qui a elle-seule transcende le film). Case est une ancienne sataniste, une ancienne junkie, une ancienne prostituée. Elle est aussi déterminée. En fait, malgré qu’elle progresse sur la lame du rasoir, elle bien plus déterminée que Bob à retrouver ses anciens complices. Lui veut sauver sa fille, mais Case, que veut-elle ?

En quelques mois, j’ai vu trois fois God is a bullet.

D’abord j’ai vu la version tronquée d’1h59. Et j’ai trouvé le film bancal, raté, mais aussi traversé par des fulgurances qui m’ont rappelé un David Lynch à son meilleur (Sailor&Lula, Lost Highway). Sachant qu’il y avait une version longue, je me la suis procurée. Et là, j’ai trouvé le film bien meilleur, beaucoup de détails qui m’avaient posé problème la première fois ont pris sens. Et enfin j’ai fini par l’acheter en Blu-Ray (allemand – l’offre allemande est bien meilleure que l’offre française, notamment en matière de films d’horreur) et je l’ai trouvé encore meilleur que les deux fois précédentes. Alors ce n’est pas un film parfait, mais c’est sans doute le meilleur film de Nick Cassavetes (fils de Gena Rowlands et John Cassavetes).

La première chose qui frappe dans ce film, c’est l’interprétation de Maika Monroe. Elle est tellement dans son personnage que c’est incroyable, elle donne corps et âme à Case, et rend par comparaison Nicolaj Coster-Waldau bien falot, alors qu’il ne démérite pas en flic croyant dépassé par les événements. Le film est d’une violence à la fois réaliste et grotesque qui m’a rappelé celle de Sailor&Lula. Les méchants sont impressionnants. Les 2h36 passent sans problème, il n’y a quasiment aucun temps mort, aucun ventre mou. C’est puissant. Vraiment puissant, je désespère qu’il y ait si peu de film de ce genre.

God is a bullet est l’adaptation du roman éponyme de Boston Teran (visiblement un pseudonyme), en bon français Satan dans le désert. Roman que je n’ai pas lu et que je ne lirai probablement jamais, mais je garde le nom de l’auteur dans un coin de ma tête, car nombre de ses œuvres sont inédites en français.

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