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Dans cette première saison de la série Netflix The Witcher tu découvriras comment Geralt de Riv (le sorceleur) s’est trouvé lié avec Ciri. Tu découvriras comment il est devenu le boucher le Blaviken. Comment il a rencontré Jaskier, le pitoyable boy band à lui tout seul. Comment il tue des monstres un peu monstrueux, ne rechigne pas au sexe tarifé. Comment il s’est, le temps d’une mission, allié à un dragon. Tu découvriras aussi la naissance en tant que magicienne de Yennefer de Vengerberg. Tu ne comprendras peut-être pas grand chose tant l’ensemble te semblera décousu et mal fichu, mais il n’y avait peut être pas grand chose à comprendre…
Fan de la série de jeux vidéos The Witcher et surtout du troisième – Wild Hunt (La Chasse sauvage) -, je ne pouvais pas passer à côté de la série Netflix qui a disposé d’une promo rarement vue pour une production de ce genre (j’ai vu des affiches dans les rues de Paris).
Bon, n’y allons pas par quatre chemins : je me suis ennuyé (et je m’attendais à beaucoup de choses, mais pas à m’ennuyer). J’ai mis plus d’une semaine à venir à bout de l’ensemble ; j’avais plus de plaisir à annoter mon roman de septembre 2020 (La Marche du levant de Léafar Izen) qu’à replonger dans la série. Je suis allé au bout, parce qu’arrivé au mitan, j’avais tant pataugé dans la bière tiède et le sang frais que je ne me sentais plus de revenir en arrière et qu’il ne me restait plus qu’à aller de l’avant.
Les acteurs sont à côté, pour la plupart, complètement à l’opposé du standard qu’a involontairement établi la série HBO Game of thrones. Quand on voit Tyrion dans Game of Thrones, on voit Tyrion, pas un acteur qui l’incarne. Peter Dinklage est complètement dedans, comme le reste du casting. Dans The Witcher, on a globalement l’impression que ce sont des cosplayers venus du monde entier qui font joujou en marge d’une convention de fantasy. La médiocrité de cette nouvelle série n’a de cesse de nous ramener à Game of thrones qui s’impose comme l’aune à laquelle on n’échappera plus ; c’est comme ça, c’est pas de chance pour les nouveaux venus. Niveau production : costumes, décors, effets spéciaux, on n’est pas du tout au même niveau. On en est même très loin ; souvent The Witcher m’a rappelé ces pathétiques téléfilms de fantasy de trois heures, d’origine improbable, que M6 passait parfois au moment des fêtes. Parfois, au détour d’une scène de taverne, je me suis dit : « tiens des Bulgares font une fête médiévale, c’est rigolo, mais on sent que la bière n’est pas bonne ».
Et puis il y a la cerise sur le gâteau : Henry Cavill. Alors là, j’avoue, je ne comprends pas. Oui… il est musclé, mais Kevin Sorbo aussi, et avec des cheveux blancs il aurait sans doute fait un meilleur sorceleur (c’est dire). Et ne parlons pas de l’hypothèse Mads Mikkelsen, qui ne fait qu’1m83, certes, mais même bourré à la codéine aurait fait un Witcher nettement plus pervers et convaincant.
Une seconde saison est déjà sur les rails ; ce sera sans moi.
Maintenant j’attends le reboot.
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