Archangel, William Gibson [Comics]

archangel

1945, à Berlin, une espionne anglaise Naomi Givens essaye de comprendre ce qui se joue dans la capitale allemande prise dans l’étau des troupes américaines et des troupes russes. Nous sommes à la veille du bombardement d’Hiroshima.

2016, une bonne moitié de la planète est radioactive et le président américain est désormais président à vie.

Un homme du futur (et tout un tas de technologie übercool) est envoyé en 1945 pour empêcher le plus effrayant des complots jamais conçus par l’être humain. Avec l’aide de Naomi Givens arrivera-t-il à réussir sa mission ?

J’étais très curieux de découvrir ce comics scénarisé par William Gibson (et Michael St John Smith), même si je suis loin d’être un fan des romans du neuromancien. Archangel (cinq épisodes réunis en France dans un joli hardcover d’une grosse centaine de pages) m’a semblé mauvais au possible. Le dessin est au mieux sans intérêt, au pire hideux. La physionomie des personnages est assez défaillante ; on a l’impression que « le pilote » change cent fois de tête / traits / visage en autant de planches. La narration est très maladroite : peu de cases (c’est le média comics qui veut ça, mais alors là, il y a vraiment très peu de cases, parfois à des moments-clés). Par conséquent les actions sont difficiles à comprendre, les pages difficiles à suivre. Et l’ensemble souffre d’une absence quasi totale de contextualisation. On est dans l’action, ça parle, ça tire, ça court, mais pour le reste, les identités, les motivations des personnages restent souvent obscures, floues. Seule la major Guadalupe Torres échappe quelque peu au carnage. Le « petit nègre » de Yermakov est très vite fatigant. Tout va donc très vite et cette histoire aux nombreux trous scénaristique (pourquoi la fusillade / carnage dans le bordel ?) semble presque toujours recouverte par l’ombre aussi ironique que pesante du Terminator de James Cameron.

La dernière page tournée, je me suis demandé à qui s’adresse ce « truc ». Comme le dessin est vraiment pas top, la narration à la ramasse et les idées loin d’être novatrices, je me demande qui va mettre vingt balles pour lire et relire ça. Je n’ai évidemment pas la réponse à cette question…