Preacher|saison 1 (série TV)

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Le personnage du centre s’appelle Jesse Custer. Texan (et du Texas de l’ouest, pas le coin le plus sympa de « l’état grand comme la France) », ancien braqueur de banques, Jesse a hérité de l’église de son père et est devenu Preacher (Prêtre en VF, faut qu’on m’explique) pour honorer une promesse bien imprudente, celle de servir le bien et la justice. Quand on est un expert en fusils d’assaut et en fractures ouvertes, ben c’est un certain challenge.

Le personnage de gauche (qui est bien à sa place, à gauche) est un vampire irlandais de 119 ans, du genre fainéant, glandeur, menteur, indéfendable, qui déteste The Big Lebowski, aime l’alcool, la drogue et les femmes (il n’est expert que dans les deux premières catégories).

Quand au personnage de droite c’est Tulip, l’amour de toujours de Jesse Custer, une ancienne braqueuse de banques qui a un compte à régler avec Carlos et qui peut vous enseigner, en dix-sept minutes et quarante-trois secondes, comment fabriquer un bazooka avec des boîtes de conserve et de l’alcool de maïs de contrebande.

Un jour, une force céleste s’échappe de sa boîte à café, fait exploser quelques prêtres et prédicateurs avant de se fixer sur Jesse Custer.

A Annville, Texas, va y avoir du sport !

Il y a longtemps que j’avais pas autant pris mon pied devant une série télé. Toutefois, il y a un prérequis, il faut complètement oublier que c’est tiré d’un comics de Garth Ennis et Steve Dillon. Vos paupières sont lourdes, je vais compter de 10 à 1 et quand j’aurais fini vous aurez oublié l’existence de ce comics.

10… 9… 8… 7… 6… 6… 6… 5… 4… 3… 2… 1.

C’est trash (ambiance tripes éclatées, fractures ouvertes, visage transformé en anus géant par une décharge de chevrotine), c’est globalement de très mauvais goût, mais putain qu’est-ce que c’est bon. Avec quasiment un morceau de bravoure par épisode. Il me semble que la confrontation entre les deux gardiens (de la boîte à café) et le séraphin dans la chambre de motel restera longtemps en mémoire du plus blasé des téléspectateurs.

Dominic Cooper est complètement décalé ; si le choix peut paraître bizarre (surtout dans les deux trois premiers épisodes), au final ça fonctionne pas mal. Cassidy et Tulip (vus auparavant dans la série anglaise Misfits) sont excellents.  Jackie Earle Haley (l’inoubliable Rorschach du Watchmen de Snyder) fait un méchant à la fois grotesque et réussi. « Le dieu de la viande ! Le Dieu de la viande ! » Fallait y penser.

Dans le genre série qui ne se prend pas au sérieux, la première saison de Preacher explose sans mal Supernatural (que pourtant j’aime beaucoup). C’est sans doute beaucoup plus ambitieux, mais sans jamais être prétentieux.

On notera aussi un soin très particulier apporté à la bande-son, avec plein de chouettes chansons, de bons morceaux.

Franchement pour se divertir, y’a pas mieux (à condition d’avoir un sens de l’humour aussi tordu que le mien).

Talk Radio, Oliver Stone (1988)

talkradio

Barry Champlain (Eric Bogosian, magistral) anime une émission de radio nocturne, au Texas. Juif, provocateur et trop malin pour son propre bien, il est la cible d’une véritable campagne de haine. Barry pourrait être un de ces nombreux animateurs démagogues qui disent tout haut ce que les abrutis (assez malins pour la fermer) pensent tout bas, qui brossent l’auditeur dans le sens du poil, mais non, il préfère renvoyer l’Amérique à ses contradictions les plus flagrantes. Mais quand on joue avec le feu, on prend le risque de se brûler…

Talk Radio est un des films les moins connus d’Oliver Stone et pourtant c’est un sacré bon film, moins grandiloquent que la plupart des autres œuvres du réalisateur, mais pas moins ambitieux. On y retrouve cette Amérique éduquée qui a honte de ses bouseux microcéphales, de ses racistes, de ses grenouilles de bénitier à l’esprit étroit et autre antisémites. Si le film est bon, on reconnaîtra tout de même qu’il rappelle fortement Lenny de Bob Fosse ; Barry Champlain (né Gold) entretenant trop de points communs avec Lenny Bruce pour que cela passe totalement inaperçu.

Les seconds rôles sont très bons, et (le sous-estimé) Michael Wincott en clone de Steve Tyler est totalement hallucinant (vidéo ci-dessous). John C. McIngley cet acteur qu’on connaît tous sans jamais être capable de retenir son nom, est aussi très bien.

Je conseille.