Message from the king, Fabrice du Welz (2016)

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Jacob King, chauffeur de taxi originaire du Cap en Afrique du Sud, arrive à Los Angeles avec 600 dollars. Il cherche sa sœur Bianca. Il ne tarde pas à la retrouver à la morgue. Commence alors une enquête qui va le plonger dans les entrailles nauséabondes de la cité des anges. Ou plutôt de la cité des pervers.

Message from the king est un petit film policier à l’ancienne. Malgré ses racines scénaristiques sud-africaines, il n’a pas l’ampleur de l’excellent Zulu de Jérôme Salle, on est plus près du Hardcore de Paul Schrader (1979). Et c’est plutôt un bien, tant ce genre de drame policier « réaliste », ou disons à hauteur de trottoir, dans la déchéance humaine et les immondices, a tendance à disparaître au profit de films toujours plus spectaculaires et donc très souvent idiots avec leur bodycount gargantuesque. Le long-métrage de Fabrice du Welz n’est pas sans défaut : il y a une ou deux facilités scénaristiques (notamment une scène avec Teresa Palmer), Alfred Molina joue comme une outre percée (je le trouve rarement mauvais, mais là c’est le cas). Chadwick Boseman est impressionnant de bout en bout, et le Jacob King qu’il incarne crève l’écran. Luke Evans est très bon en dentiste magouilleur. Teresa Palmer fait un peu tapisserie et son personnage a été passablement sacrifié pour garder au film son incroyable énergie.

Ce n’est pas parfait, mais c’est quand même très solide. Les scènes de baston, notamment à la chaîne de vélo, sortent de l’ordinaire. Le tout confirme l’extraordinaire potentiel que je perçois en Fabrice du Welz depuis son très étrange mais très bon Vinyan (un film qu’il faut absolument voir deux fois, comme Le cri du sorcier de Jerzy Skolimowski).

Dans le noir, David F. Sandberg (2016)

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Depuis la mort de son père, le jeune Martin (Gabriel Bateman) vit dans une grande maison lugubre avec sa mère Sophie. Sophie (Maria Bello) a de sérieux problèmes psychiatriques, surtout depuis qu’elle a arrêté ses « vitamines ». Martin a peur du noir, il se couche toutes les lumières allumées, il ne dort pas chez lui, s’endort en cours, à plusieurs reprises, ce qui oblige l’infirmière scolaire à contacter sa demi-soeur, Rebecca (Teresa Palmer). La dernière fois que sa mère a eu de graves problèmes, Rebecca a fui, maintenant elle va décider d’affronter ce qui se cache dans le noir.

A priori rien de neuf sous le soleil (ou plutôt dans les ténèbres), mais ce petit film (4,5 millions de budget pour 89 millions de recettes mondiales) a une vraie qualité : il ne prend pas les spectateurs pour des cons. Il n’y a pas de twist idiot, pas de manipulation scénaristique. Comme dans Halloween de John Carpenter, le réalisateur confronte des gens ordinaires à un phénomène extraordinaire. C’est simple, les personnages sont plutôt attachants. Il y a de vrais moments de tension.

Maria Bello est très convaincante. Tout ce qui a attrait à son séjour en hôpital psychiatrique est très réussi.

J’ai passé un bon moment. Sans doute le plaisir rare de se voir proposer une histoire d’horreur très pure, très simple.