
Après une fusillade durant laquelle un de ses jeunes collègues a trouvé la mort, Nishi (Takeshi Kitano) a quitté la police. Il doit une forte somme d’argent à des yakusas et sa femme vit ses derniers jours. A sa façon, il va essayer de remettre de l’ordre dans sa vie et de transmettre quelque chose aux gens qui comptent à ses yeux.
Cela fait des années que je n’avais pas revu ce film. C’est du pur Kitano, une sorte de compagnon de Sonatine (tourné quatre ans plus tôt et que, maintenant, je dois revoir absolument). Le réalisateur-acteur arrive à faire de la poésie avec une femme mourante, un policier cloué dans un fauteuil roulant, des yakusas de troizième zone, une casse automobile et même une balle de base-ball. La mise en scène est remarquable, notamment dans ses ellipses et ses flash-backs ; tout s’éclaire peu à peu. Quant au jeu de Kitano, c’est une espèce de leçon de modération : il dit trente mots dans le film, reste impassible la plupart du temps, juste perclus de tics, comme on le sait.
Film infiniment triste, mais toujours lumineux, Hana-Bi explore en profondeur le thème de la mort volontaire au Japon. Je surinterpréte sans doute, mais j’ai eu l’impression que Kitano voulait faire sa Ballade de Narayama, immense classique du cinéma japonais.
(La qualité d’image de mon vieux DVD laisse à désirer, je me demande ce que vaut le blu-ray. Hop, commandé !)