Resurrection, Andrew Semens (2022)


Margaret (Rebecca Hall, proprement hallucinante) a une vie ni simple ni particulièrement compliquée. Elle élève seule sa fille de 18 ans sur le point de partir à l’université. Elle est la maîtresse d’un homme marié, par ailleurs collègue de travail. Et même si elle surprotège sa fille, a priori, tout va à peu près bien. Un jour, elle aperçoit à une conférence David Moore (Tim Roth, comme vous ne l’avez jamais vu). David est le père de son premier enfant, Benjamin, et aucun homme ne l’a fait souffrir davantage dans sa vie. Se sentant menacée par la réapparition de cet ancien amant, Margaret s’adresse à la police qui ne peut rien pour elle. Alors, elle s’arme. Et, autour d’elle, tout le monde a l’impression qu’elle est en train de devenir folle.

Waouh ! Voilà un film qui sort de l’ordinaire. A la fois portrait d’une mère célibataire terrifiée, d’une ado normale et d’un pervers narcissique, mais aussi thriller tendu comme une corde de piano, qui sombre dans l’horreur totale. Les vingt dernières minutes sont tout simplement hallucinantes, au-delà du face à face intellectuel Margaret/David que le réalisateur met en scène avec une certaine sobriété, faisant totalement confiance à ses deux acteurs hors-pair.

On pense à La Jeune fille et la mort de Roman Polanski, à la confrontation Sigourney Weaver/Ben Kingsley. On pense à Antichrist de Lars Von Trier, mais surtout aux premiers films de David Cronenberg, à cette horreur organique, viscérale, mutée, parasite. Resurrection est sacrément convaincant, sa montée en puissance laisse pantois.

Âmes sensibles s’abstenir.

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