Série télé : Happy Valley de Sally Wainwright


Catherine Cawood (Sarah Lancashire) est une femme-flic peu commode. Sa fille Becky s’est suicidée après avoir donné naissance à un petit Ryan, fruit d’un viol. Son fils Daniel ne lui parle plus depuis des années. Son ex-mari, journaliste, s’est enfui, remis en couple et ne supporte pas la présence de Ryan. La série commence quand Tommy Lee Royce, le père de Ryan, ce violeur que Catherine déteste plus que tout autre chose au monde, sort de prison. Catherine n’a qu’une envie l’y remettre et une fois pour toutes.

Cette série qui est un peu l’improbable collision du film anglais social à la Ken Loach et de The Fall pour le côté enquête sur un monstre et femme-flic en fin de carrière, cette série est totalement addictive. Je n’ai regardé que ça ces deux dernière semaines, à raison d’un ou deux épisodes par soirée. Sarah Lancashire crève l’écran et le reste du casting est tout à fait convaincant, notamment James Norton qui joue le particulièrement abject Tommy Lee Royce. Viols, meurtres atroces, violences physiques et verbales, scènes d’alcoolisation déraisonnable, truands médiocres mais extrêmement dangereux (en partie à cause de leur bêtise), la série est à la fois puissante et très ancrée dans le réel.

Je conseille.

PS : le propos sexiste de rigueur : Charlie Murphy qui joue une des victimes de Tommy Lee Royce est incroyablement belle.

Leave the world behind, Sam Esmail (2023)


Une femme (Julia Roberts) qui n’en peut plus « des gens » loue une maison de luxe, à la campagne, à proximité de New York, pour elle, ses enfants et son mari. Elle a un fils de 17 ans et une fille plus jeune, sur le point de terminer la série Friends. Alors qu’ils sont à la plage, toute la famille est obligée de courir pour échapper au naufrage d’un pétrolier. Plus tard, les réseaux Internet/Téléphone cessent de fonctionner. Et encore plus tard, au beau milieu de la nuit, un homme Noir et sa fille frappent à la porte. L’homme dit être le propriétaire de la maison et propose mille dollars en liquide pour passer la nuit avec son insupportable fille, chez lui, en sécurité. Amanda, celle qui a loué la maison, pète une durite, pendant que son mari se montre plus conciliant. Les locataires finissent par accepter la présence des propriétaires, alors que dehors l’Amérique s’effondre.

J’ai du mal à trouver ce qui est le plus ridicule dans le film. J’ai décroché une première fois avec la scène du pétrolier, puis plus tard avec la scène des voitures autonomes et puis plus tard (non, je ne spoile pas). Il faut accepter ce film pour ce qu’il est réellement, non un film de fin du monde réaliste, mais une parabole lourdingue sur la façon dont les gens vivent le nez dans leur téléphone portable, s’éloignant de la vraie vie, de la nature et des autres. Si le fonds est vraiment intéressant et pointe du doigt certains maux propres à la société américaine (notamment la radicalisation terrifiante du camp républicain), la forme et le rythme lancinant (le truc dure quand même 2H20) m’ont laissé la plupart du temps sur le bord de la route. Tel un fan transi des scénarios inénarrables de Damon Lindelof, Sam Esmail empile les scènes complètement What The Fuck, certes très marquantes sur le plan visuel, mais comme issues d’un cerveau New @ge qui mélangerait un peu tout, Alfred Hitchcock, la mondialisation, la crise climatique, les fractures de la société américaine, les dangers de l’hyperconnectivité, l’effondrement de la biodiversité, etc.

Bon, si vous avez adoré Lost, ça passera peut-être comme une lettre à la poste.

Atlas, Brad Peyton (2024)


Dans un futur rigolo, les intelligences artificielles se rebellent et, dirigées par Harlan, elles mènent la guerre contre l’Humanité. Harlan (qui a une tête de méchant asiatique et donc symbolise à lui tout seul les menaces chinoise, nord-coréenne et le danger forcément fourbe que représentent les IA), prenant une branlée, s’échappe pour la galaxie d’Andromède, rien que ça. Bon il faut reconnaître que les nazis occupent déjà la face cachée de la Lune, dur de trouver une bonne cachette à proximité de la Terre.
Atlas Shepherd (Jennifer Lopez, 54 ans) connaît bien Harlan, ils ont été élevés par la même mère, sauf que celle-ci avait un plus grand intérêt pour son fils artificiel que pour sa fille naturelle. Quand la localisation d’Harlan est enfin découverte par Atlas, grâce à un interrogatoire « magique » dont les subtilités stratégiques m’ont échappé, l’Humanité lance une mission d’intervention dans la galaxie d’Andromède qui va vite tourner au fiasco (je ne spoile pas, ou disons très peu, c’est 30e minute d’un film de deux heures). Prisonnière d’un méca avec lequel elle refuse de se synchroniser de peur de livrer à une machine tous ses petits et hideux secrets, Atlas va quand même essayer toute seule comme une grande de terminer la mission.

Je me suis régalé. Non franchement, cet enfant mongoloïde et illégitime de Pacific Rim et Terminator est délectable de la première à la dernière minute. Les emprunts à Aliens, entre autres, sont autant d’easter eggs qu’un fan de SF dévore à toutes dents dehors, au bord de la syncope orgasmique. Le méchant s’appelle Harlan comme le méchant Harlan Ellison qui avait attaqué James Cameron qui lui aurait pompé l’idée de son scénario Soldier pour en faire Terminator. L’affaire a été réglée au final à l’amiable et est protégée par un NDA. Et maintenant Harlan Ellison figure au générique de Terminator.

Enfin bon, revenons à Atlas : si vous avez deux heures à perdre… pourquoi pas.

PS (comme Propos Sexiste… et donc nécessaire ) : Le principal atout de Jennifer Lopez en tant actrice m’a toujours semblé être son cul. Là il faut dire que le popotin en question est assez mal mis en avant par le réalisateur. Il faudra donc se replonger dans des œuvres plus anciennes comme Anaconda, The Cell ou U-turn pour apprécier à sa juste valeur érotique le légendaire séant.