The Sacrament, Ti West (2013)



Un frère se rend avec une équipe de tournage dans un pays étranger (Amérique du sud, Caraïbes ?) pour retrouver sa sœur qui fait partie d’une communauté évangélique qui vit en autarcie. Dès le départ, les choses tournent mal : il y a des gardes armés et la présence du journaliste et du caméraman semble beaucoup déranger Father, le leader de la Paroisse de l’Éden. Paradoxalement, les gens ont l’air heureux et plutôt bien installés, il y a même une petite clinique.

Avant de voir ce film (que j’ai acheté à cause de son réalisateur) j’ignorais totalement qu’il « rejouait » de nos jours un fait divers de 1978 très célèbre, en intégrant internet, les téléphones portables, etc. Si vous ne voulez pas être spoliés, n’allez pas plus loin que ce paragraphe. Le film n’est pas terrible et ne vaut que par le long face à face entre Father (Gene Jones) et le journaliste new-yorkais (A.J. Bowen) venu l’interviewer sans y être invité. Il n’est pas tenu, c’est un found footage partiel/pataud qui trahit les règles du genre chaque fois que ça arrange le réalisateur. On n’est pas pris dans le truc parce que justement le truc ne fonctionne pas sur le plan technique et donc ne crée pas la sidération qu’il voudrait créer.

Revenons en arrière, dans notre réalité.

Novembre 1978 : Plus de 900 membres de la secte du People’s Temple réunis dans une commune du Guyana, se suicident par l’absorption de poison où sont assassinés sous les ordres de celui qui les dirige, le révérend américain Jim Jones. Durant les événements, le révérend finira par se suicider. Tout ça avait été déjà raconté dans un film : Guyana : la secte de l’enfer.

(On remarqua la similarités de sons entre Jim Jones et le nom de l’acteur qui l’incarne chez Ti West : Gene Jones ; le film étant produit par Eli Roth, je ne serai pas plus surpris que ça que soit une nouvelle manifestation de son sens de l’humour particulièrement tordu.)

Je serais assez intéressé de voir le premier film, comment le fait divers a été traité à peine un an après. Quand je considère le matériau de départ : un révérend paranoïaque qui a peur de la CIA, un éden recréé au Guyana, un suicide collectif hallucinant, une poignée de survivants, je me dis que c’était plus un sujet pour Martin Scorsese que pour Ti West.


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