Wake in fright – Ted Kotcheff

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John Grant, l’instituteur de Tiboonda (un coin paumé de l’Outback australien) se rend à la fin de l’année scolaire à Bundanyabba pour prendre son avion pour Sydney où il espère rejoindre sa petite-amie adepte de surf. A Bundanyabba, au terme d’une soirée de folie, il perd tout son argent au jeu et s’acoquine avec un médecin alcoolique. La descente aux enfers ne fait que commencer.

Adaptation d’un roman de Kenneth Cook Cinq matins de trop, Wake in fright est un film éprouvant, on ne regarde plus sa bière de la même façon après (il est même sans doute difficile de boire une bière, juste après). Quand à la célèbre scène de chasse au kangourou, réalisée en grande partie sans aucun effet spécial, elle est à réserver à un public averti (elle est à peu près aussi insupportable/révoltante que la scène de la tortue dans Cannibal holocaust). Donald Pleasence qui joue le docteur est absolument magistral ; Gary Bond qui incarne John Grant est un mix assez improbable entre Ryan O’Neal et Richard Chamberlain jeune. Son jeu fait pale figure comparé à celui de Pleasence.

Wake in fright met mal à l’aise durablement ; il dit beaucoup de choses sur les hommes laissés entre eux, leur paresse, leur ennui, leur médiocrité intellectuelle, leur vulgarité.

Même si je ne peux que louer la radicalité de l’entreprise, personnellement j’ai trouvé le film un poil trop long et un poil complaisant dans ses scènes de violence envers les animaux. A la cinquième ou sixième scène de beuverie, parfum outback désœuvré, pris de nausée, j’avais fortement envie que le réalisateur passe à autre chose. Chouette ! un massacre de kangourous.