Midnight mass, Mike Flanagan (2021)

… silent night…

Luc 11:11
Concept des Versets

Quel est parmi vous le père qui donnera une pierre à son fils, s’il lui demande du pain ? Ou, s’il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d’un poisson ?


Crockett Island.

De nos jours.

L’île a été prospère, portée par la pêche, puis une marée noire a ruiné son économie. Bev Keane a pesé de tout son poids pour que les habitants acceptent les compensations de l’industrie pétrolière, mais le compte n’y est pas, et l’île n’a de cesse de se paupériser, de perdre ses habitants.

Fils de pêcheur, Riley Flynn revient au pays après une longue incarcération. Il a provoqué la mort d’une jeune fille en conduisant sous l’emprise de l’alcool.

Au même moment, un nouveau prêtre arrive à Crockett Island : Paul Hill, qui remplace monseigneur Pruitt, revenu très malade d’un voyage à Jérusalem payé par les fidèles de Crockett Island.

Alors que les premiers miracles ont lieu, suite à l’arrivée du prêtre Hill aux prêches enflammés, Riley, trop cartésien pour son bien, commence à poser les bonnes questions aux bonnes personnes.

Voilà une mini-série, 7 épisodes comme cela va de soi, que j’ai beaucoup aimée. Peut-être pas la plus spectaculaire du catalogue Netflix, mais clairement une des plus attachantes, grâce à sa galerie de personnages : le shériff musulman, le fils prodigue, le père pêcheur (Henry Thomas), la jeune métis en fauteuil roulant (double peine), le prêtre aveuglé par sa volonté de bien faire les choses, la grenouille de bénitier plus néfaste qu’une encéphalite spongiforme…

Midnight mass est une réussite de plus à porter au crédit de Mike Flanagan, le nouveau maître de l’horreur intelligente.

Gerald’s game / Jessie – Mike Flanagan (2017)

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Un homme (qu’on suppose très aisé puisqu’il achète des steaks Kobe à 200 dollars pièce) emmène son épouse Jessie dans leur maison au fil de l’eau. Il n’y a personne à 800 mètres, lui précise-t-il. Ils viennent là pour tenter quelque chose, se rabibocher, jouer à un jeu sexuel de domination. Gerald a emmené des menottes (des vrais, solides, pas des trucs couverts de moumoute rose) et un flacon de viagra. Pendant qu’il se prépare (et hop je gobe une petite pilule bleue), Jessie donne un des steaks à un chien errant. « Le meilleur repas de sa vie. » Puis le jeu de rôles sexuel commence et Jessie se rend compte que son mari a des fantasmes encore plus tordus que ce qu’elle craignait et surtout que ça ne l’amuse pas, mais alors pas du tout (pour des raisons qu’elle n’a pas envie d’aborder). Ils se disputent et Gerald fait une crise cardiaque, laissant Jessie seule menottée au lit… alors que le chien approche et qu’une menace bien pire rôde autour de la maison.

Susciter la peur au cinéma n’est pas chose facile, Mike Flanagan n’y parvient pas tout à fait, même s’il réussit quelques scènes de forte tension. Par contre, il propose un portrait absolument immonde (et convaincant) de la gente masculine. Et atteint sans trop se forcer des sommets de l’horreur psychologique. La scène de l’éclipse restera sans doute comme une des scènes d’abus sexuel les plus impressionnantes jamais réalisées. Si Bruce Greenwood et Henry Thomas sont particulièrement impressionnants, notamment dans l’expression frontale de leur misère sexuelle, Carla Gugino est un peu en retrait dans le rôle principal, elle n’arrive pas à se hisser au niveau d’actrices comme Carrie Coon, Jessica Chastain ou Brit Marling. Elle manque un poil d’incandescence.  Dans un rôle très proche, celui de Claire Spencer dans Apparences de Robert Zemeckis, Michelle Pfeiffer était autrement plus mémorable.