
Un homme est tué de plusieurs coups de couteau sur le port de Reikjavik, puis ses yeux sont crevés. Peu de temps après un second homme est tué chez lui de la même manière : un riche entrepreneur qui ne semble pas avoir de liens avec la première victime qui, elle, était plutôt du genre dealer pathétique. Kata est mise sur l’affaire et un policier, Arnar, est demandé en renforts d’Oslo. L’Islande n’a jamais connu de crimes pareils, à tel point qu’elle n’a pas de médecin légiste à temps plein. Quand le lien est enfin fait entre les deux victimes, grâce à la vieille photo d’une maison d’accueil pour garçons, cette affaire peut désormais rester dans l’histoire islandaise comme celle des meurtres du Valhalla.
Tout était rassemblé dans cette série pour que je la déteste : une sordide affaire de pédophilie et de maltraitance dans une maison d’accueil, des policiers antipathiques, une construction scénaristique très fabriquée avec un cliffanger de rigueur à chaque fin d’épisode et pas mal de manipulations scénaristiques pour repousser le plus loin possible la résolution de l’affaire.
Et en même temps, je me suis laissé attraper comme un bleu, comme un perdreau de l’année, par les paysages (somptueux), les problèmes personnels des uns et des autres, par Kata, qui une fois sur deux prend quand même la pire décision possible (et se demande, par ailleurs, pourquoi c’est pas elle la cheffe de service). Les personnages sont humains et épais, à défaut d’être attachants, ils sont durs comme le pays qui les a vu naître. Quant aux crimes anciens, ils continuent à avoir des répercussions tangibles et fortes.
A défaut d’être originale, cette série (d’une terrible et réaliste noirceur) est prenante. Elle réserve quelques moments d’une rare intensité, notamment quand à la fin on re-déroule toute la vie de certains personnages dont on ne comprenait pas bien pourquoi ils étaient tellement cabossés.