Les prédateurs, Tony Scott (1983)

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Miriam (Catherine Deneuve) et John (David Bowie) s’aiment depuis longtemps, très longtemps. Ce sont des vampires. Et c’est Miriam qui a fait de John le vampire qu’il est. Il sont unis par l’amour, la musique (lui au violoncelle, elle au piano) et le meurtre. Car il faut bien nourrir leur appétit pour le sang humain.
Un jour, John se met subitement à vieillir. Comme il ne comprend pas ce qui lui arrive, il s’adresse à une spécialiste du vieillissement, Sarah Roberts (Susan Sarandon). Mais Sarah ne s’intéresse pas à lui, et quand elle commence à comprendre qu’il y a peut-être quelque chose à creuser dans le cas de John, il est trop tard. En tous cas pour John…

Les Prédateurs, tiré du roman de Whitley « je me suis fait kidnapper et sodomiser par les extraterrestres » Strieber est le premier long métrage de Tony Scott, juste avant Top Gun, qu’il réalisera en 1986. C’est un film qui accumule les défauts, notamment des scènes érotiques inspirées de David Hamilton, assez clipesques, qui tangentent le ridicule (ou y sombrent carrément, question de goût). Néanmoins, ça reste un assez chouette film de vampires, au dénouement assez surprenant. Si Catherine Deneuve requiert à des doubles pour toutes les scènes érotiques, il n’en est rien de Susan Sarandon qui, comme on dit dans ces cas-là, donne de sa personne.

Un classique qui s’ouvre sur Bela Lugosi’s Dead de Bauhaus que, malheureusement, Tony Scott finit par saccager (pour en effet de mise en scène / montage tout sauf convaincant).

NB : Pour la première fois de sa carrière, Tony Scott utilisait The Flower duet (Lakmé) de Léo Delibes. Il réutilisera ce morceau dans True Romance, durant le face à face de légende (sur les Siciliens) qui oppose Dennis Hopper à Christopher Walken.

The Neon Demon, Nicolas Winding Refn (2016)

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Jesse (Elle Fanning) débarque à Los Angeles pour devenir mannequin. Elle vient de fêter ses seize ans et l’agence pour laquelle elle travaille lui demande de dire qu’elle a 19 ans, car 18 c’est tout de suite plus suspect. Jesse est naturellement belle, sa peau est parfaite, elle est lumineuse dans un monde de ténèbres, de jalousie, de souffrances physiques et psychologiques. Dans un monde où la beauté n’est pas une chose, mais… everything.

Je suis assez fan du cinéma de Nicolas Winding Refn, j’ai vu Drive un certain nombre de fois, il en est de même pour Valhalla Rising avec Mads Mikkelsen. Et j’aurais probablement honte de mentionner le nombre de fois où j’ai visionné Only god forgives. Disons que c’est beaucoup. J’ai vu tous ses autres films au moins une fois, même ses premiers films danois. J’avais déjà vu The Neon Demon en Blu-Ray et j’étais passé complètement au travers, gardant à l’esprit des images très fortes, mais n’arrivant pas à leur donner un sens réel, un poids, une symbolique. J’avais l’impression que ça ne racontait rien, ou disons pas grand chose. Film superficiel sur un art superficiel ? Cohérent dans son essence-même ? Expérience esthétique où le travail de la directrice de la photo, Natasha Braier, devient plus important que celui du réalisateur lui-même ? J’imagine que mes premières impressions un peu brumeuses ressemblaient à ça.

Le second visionnage ne m’avance pas davantage… J’avais oublié la scène du lion du montage qui rappelle La Féline de Paul Shrader. Les scènes nocturnes qui ramènent sur le Mulholland Drive de David Lynch. La scène de la piscine vide qui m’évoque le cinéma de Nicolas Roeg, sans que je sache trop pourquoi… L’ensemble me rappelle définitivement Starry Eyes, un petit film d’horreur plus classique, qui a ma préférence, même s’il est loin d’être parfait.

Alors évidemment il y a cette incroyable scène de nécrophilie, il y a cette fin « oculaire » totalement WTF et presque rétive à toute analyse. L’ensemble n’est pas inintéressant. Sur le plan esthétique c’est à tomber, mais c’est aussi longuet, un peu lancinant. Le pire, en ce qui me concerne : ça montre beaucoup, mais ça ne raconte pas grand chose.