Kamui, le ninja solitaire

kamui

Kamui est un shinobi (ninja) en fuite. Il a beaucoup tué, même des femmes et des enfants. Mais il a changé ; désormais, il ne tue (beaucoup) que pour se défendre. Sa route le fait croiser celle d’un pêcheur qui vient de trancher (d’un coup de hachette) la jambe du cheval de chasse du seigneur local (oui, je sais, c’est improbable, mais il y a une raison, même si elle est pour le moins tirée par les sabots). Réfugié sur l’île du pêcheur, Kamui tombe amoureux de sa fille (celle du pêcheur) Sayaka (qui a 13 ans si mes comptes sont bons, ah les Japonais, fuyez le naturel… à moins que j’ai un problème avec l’arithmétique, c’est possible aussi). Evidemment rien ne dure, surtout pas le bonheur.

Kamui, le ninja solitaire m’a été conseillé par un dessinateur de BD connu, parce que les films de sabre, c’est mon truc, ou un argument irréfutable du même genre. Je tais l’identité du coupable par pure charité bouddhique (et il ne se reconnaîtra pas, puisqu’il n’a pas d’ordinateur – reste la possibilité peu probable, « étroite » comme on dit à Pattaya, que je sois dénoncé par une personne capable de surfer sur internet, d’identifier ensuite le dessinateur technophobe et de l’informer alors qu’il (le dessinateur technophobe) n’a pas d’ordinateur que je me paye un peu sa poire sur mon blog, mais en toute amitié respectueuse).

Donc un spécialiste des pinceaux me le conseille et je l’achète, en DVD, au prix exorbitant de 6,79 euros port compris. Et là, c’est le drame : parce que Kamui, le ninja solitaire est un navet, japonais certes mais navet avant tout. Je ne sais pas si on peut dire un wasabi. C’est trop tentant : Kamui est un wasabi. On s’en doute déjà avec les bande-annonces, impossibles à zapper, qui introduisent le film, sans vaseline. Des trucs (enfin des films à budgets aléatoires pour le marché parallèle des stations-service), je savais même pas que ça existait. A un moment, j’ai vu Tom Hardy jeune, et j’ignorais qu’il avait commencé à tourner avant d’avoir son permis de conduire.

On connaissait, depuis Tigre et dragon, et même avant (pour les plus chanceux d’entre nous), les Chinois qui volent. Dans Kamui il y a des Japonais qui volent, façon Emirates, sur longue distance, petit-déjeuner compris. Il y a aussi des animaux dans Kamui (le réalisateur a un truc « malsain » avec les animaux) : cerfs, sangliers, requins, oiseaux de mer. Tous générés par un ordinateur mongolien souffrant de la maladie de Parkinson.

Les acteurs jouent comme des fans de manga sous psilo invités à un cosplay financé par Justin Bieber. Tout en retenue, donc, comme vous l’avez parfaitement compris. Un peu comme Sean Penn en roue libre. Mais en pire (contre-attaque ?).  A un moment, on voit débarquer Eduardo Noriega, sauf que non c’est son clone japonais ! (à barbiche).

Cerise sur le gâteau, ça dure presque deux heures.

Le meilleur moment : le sashimi de requin à la Naginata (n’essayez pas chez vous, sauf si vous habitez le siège d’une agence de cotation en bourse).

(Ce chef d’oeuvre qui fait passer La porte du paradis de Michael Cimino pour une comédie avec des gendarmes et des naturistes de gauche, m’a permis de créer une nouvelle catégorie pour ce blog : navet).

Merci l’artiste !