Aucun homme ni dieu, Jeremy Saulnier (2018)

holdtheDark

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Une femme qui habite un petit village isolé d’Alaska, où elle est quasiment la seule Blanche, demande à un spécialiste des loups à la retraite (Jeffrey Wright, impressionnant) de traquer et tuer l’animal qui a dévoré son fils. La troisième victime dans ce même village. Son mari est à la guerre, en Irak. L’homme accepte, il se dit que ce sera l’occasion de renouer avec sa fille qui enseigne l’anthropologie à Anchorage. Un étrange voyage commence, sur une terre inhospitalière, au milieu de gens, des Amérindiens surtout, qui ont des croyances différentes.

(Il serait dommage d’en dire davantage.)

Le réalisateur Jeremy Saulnier n’est pas un inconnu, son second long-métrage, Blue Ruin avait marqué bien des critiques et son troisième film Green Room (moins bon, à mon avis) avait séduit bien des aficionados de l’horreur. Mais aucun de ces deux films ne préparait réellement au choc Aucun homme ni dieu (dont le titre original Hold the dark est bien meilleur, à tous points de vue).

C’est un film sur l’homme, les loups, les légendes, la terre sauvage, les territoires poreux où réel et surnaturel se côtoient avec plus de facilité (on peut y trouver des liens avec ma propre nouvelle « Ethologie du tigre » dans le recueil « Sept secondes pour devenir un aigle »). C’est un film à la fois lent, contemplatif, et terriblement brutal.

Si vous avez aimé Le Territoire des loups (The Grey) de Joe Carnahan, il est très probable que vous tombiez sous le charme de ce Aucun homme ni dieu. J’ai retrouvé dans ce film, bien des caractéristiques des premiers films de Sam Peckinpah, l’alternance de moments contemplatifs et de flambées de violence paroxystiques. Sans aucun doute un des meilleurs films que j’ai vus en cette période de confinement.

Jeremy Saulnier a clairement des choses à dire, j’attends maintenant de pied ferme son nouveau film.